Février 2007 - n°118

L’Institut de Myologie
Le centre d’expertise sur le muscle le plus complet d’Europe

Vingt ans après la naissance du projet, 10 ans après son ouverture, l’Institut de Myologie prend un nouvel élan. Il intègre de nouveaux chercheurs et médecins, de nouveaux laboratoires et de nouveaux équipements qui en font aujourd’hui le centre d’expertise sur le muscle le plus complet d’Europe.
Le 23 octobre dernier, à l’occasion de la venue de M. Xavier BERTRAND, ministre de la Santé et des Solidarités, nous avons pu rencontrer les nouveaux acteurs de l’Institut et visiter leurs locaux.
Gros plan !

Un lieu de référence pour les maladies neuromusculaires

Au début des années 80, les maladies neuromusculaires restaient les oubliées de la médecine et de la science : errance diagnostique, peu de médecins experts et de consultations de référence, peu d’équipes de recherche travaillant sur le muscle.
Pour pallier cette situation, l’AFM (Association contre les Myopathies) a imaginé de créer un institut où le muscle serait étudié, soigné et enseigné. Dès 1986, elle s’associe à l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) pour créer une consultation pluridisciplinaire dédiée aux maladies neuromusculaires au sein du groupe hospitalier de la Pitié-Salpêtrière. Fin 1987, les résultats du premier Téléthon lui donnent enfin les moyens et créer un véritable Institut. Sa construction débute en 1993. Dix ans plus tard, l’AFM, en collaboration avec l’AP-HP et l’Inserm, a tenu son pari : le 26 avril 1997, l’Institut de Myologie est officiellement inauguré, au cœur du groupe hospitalier de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.

Le développement de l’Institut est dès le départ centré sur un objectif : devenir un site d’expertise dédié au muscle, qu’il soit sain, malade, accidenté ou vieillissant. Son organisation s’articule aujourd’hui autour de sept pôles en interaction permanente :
- la consultation de pathologie neuromusculaire ;
- le laboratoire d’histopathologie ;
- le pôle de physiologie et d’évaluation neuromusculaire ;
- l’Unité Inserm 582 “ Physiopathologie et thérapie du muscle strié ” ;
- la banque de tissus pour la recherche ;
- le pôle de Résonance Magnétique Nucléaire (RMN) ;
- l’UMRS 787 “ Biologie musculaire et cellules souches ”.
L’Institut de Myologie s’impose désormais comme un centre de référence pour le diagnostic, la prise en charge et le suivi des malades neuromusculaires. C’est également une plate-forme de recherche clinique, appliquée et fondamentale, ainsi qu’un centre de formation et de diffusion des connaissances sur la myologie en France et dans le monde.

Nouveaux acteurs, nouveaux laboratoires et nouveaux équipements…

=> Un nouveau directeur médical et scientifique :
L’Institut de Myologie a accueilli depuis quelques mois un nouveau directeur médical et scientifique ; M. Thomas VOIT, neuropédiatre allemand, spécialiste des maladies neuromusculaires, est un chercheur reconnu, comptant déjà à son actif de nombreux essais cliniques.
“ L’Institut de Myologie offre l’opportunité unique de rassembler sous un même chapeau des cliniciens et des chercheurs dédiés à l’étude et à la thérapie des maladies musculaires, ainsi que des enseignants ”, souligne M. VOIT. “ C’est indispensable au développement de nouvelles thérapies et à l’intégration de concepts existant dans le soin quotidien des patients. Cela exige de suivre de nombreuses pistes, certaines expérimentales, avec un espoir alimenté par la passion et la détermination… ”

=> Une nouvelle unité mixte Inserm-UPMC : l’UMRS 787 “ Biologie musculaire et cellules souches ”
L’Institut accueille également depuis l’année passée une nouvelle unité mixte Inserm-UPMC, l’UMRS 787, hébergée au sein des locaux de l’Université Pierre et Marie Curie, et dirigée par M. David SASSOON, chercheur américain spécialiste des cellules myogéniques et directeur de recherche à l’Inserm.

Ce laboratoire a pour objectif d’identifier les mécanismes cellulaires et moléculaires du comportement des cellules souches musculaires, et d’appliquer ces résultats aux modèles génétiques et aux pistes thérapeutiques. Il explore les voies de signalisation du “ stress cellulaire ” dans les cellules souches, identifie des mécanismes liés à l’atrophie et l’hypertrophie musculaires et traduit ces données fondamentales en pistes thérapeutiques.

Composée pour l’instant de 3 équipes de chercheurs, cette unité s’agrandira prochainement avec la venue de nouvelles équipes dont celle d’Edgar GOMEZ qui travaille sur la migration des noyaux, ainsi que de celle de Luis GARCIA qui met au point une thérapie génique par saut d’exon pour la myopathie de Duchenne. Réparties au sein d’un laboratoire de l’UPMC, d’une surface de près de 1000 m2 sur trois niveaux, les équipes de chercheurs sont en interaction permanente.

=> Un nouveau spectromètre – imageur de résonance magnétique, depuis septembre 2006
L’Institut de Myologie vient par ailleurs de doter son laboratoire de résonance magnétique d’un second imageur muni d’un aimant de nouvelle génération 3 Tesla “ corps entier ”. Grâce à cet appareil, l’exploration des muscles du corps en entier est désormais envisageable. Les mesures se font avec une meilleure résolution spatiale et évitent d’avoir à changer le patient de position pour explorer différents segments du corps.
L’installation de ce nouvel imageur fait du laboratoire une plate-forme RMN de référence pour la recherche sur le muscle, le cœur et les vaisseaux. Il s’agit d’une plate-forme d’exploration du muscle unique en son genre, mise à la disposition des équipes de l’Institut de Myologie (80 % de l’activité), et plus largement de celles de la Pitié-Salpêtrière et d’autres collaborateurs. Ses deux axes de travail sont l’évaluation et l’exploration de corps vivants, sur les plans anatomique, fonctionnel et métabolique.
Pour ses activités de recherche, l’équipe dispose également d’un spectromètre-imageur muni d’un aimant de 4 Tesla. Elle travaille notamment en collaboration avec l’unité Inserm 582, dirigée par Pascale GUICHENEY à l’Institut de Myologie. L’équipe mène par ailleurs des explorations sur le gros animal, en collaboration avec l’école vétérinaire de Maisons-Alfort, pour l’évaluation d’un traitement chez des chiens modèles de la myopathie de Duchenne. Ces tests ne sont réalisés nulle part ailleurs dans le monde.
Au-delà, ces appareils permettent l’évaluation de patients inclus dans des protocoles d’histoires naturelles ou d’essais thérapeutiques. Ainsi, des patients de l’hôpital Robert Debré atteints par des maladies inflammatoires sont suivis au laboratoire de RMN de l’Institut de Myologie…

 

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