Avril 2007 - n°120
L’Unité EA 3175 de l’Université de LimogesCréée en 2000, l’équipe « Biologie
cellulaire et Moléculaire des Microorganismes » (EA 3175 étudie
les mécanismes moléculaires des résistances aux antimicrobiens,
antibiotiques et antiviraux.
Les travaux de l'EA 3175 se sont focalisés sur l'étude de la
diversité des souches bactériennes et virales résistantes,
dans le but de mieux comprendre l'évolution d'acquisition de la résistance
au sein des génomes microbiens et de la cinétique d'émergence
des résistances.
Comprendre les mécanismes de résistance
des bactéries
Après plusieurs décennies « d’euphorie » consécutives
à la découverte des premiers antibiotiques tels que la pénicilline
ou les sulfamides, nous connaissons aujourd’hui une période plus
critique avec l’augmentation de la résistance des bactéries
à de nombreux antibiotiques. Le monde viral n’échappe
pas à cette règle et de nombreux virus ont su s’adapter
et résister aux traitements antiviraux. Les cliniciens sont donc confrontés
parfois à de véritables impasses thérapeutiques dans
la prise en charge des maladies infectieuses bactériennes ou virales.
Cette résistance se fait le plus souvent chez les bactéries
par acquisition d’ADN étranger par l’intermédiaire
de supports génétiques tels que les plasmides ou les transposons
et chez les virus par la survenue de mutations sur les gènes nécessaires
à leur métabolisme qui constituent des cibles pour les antiviraux.
Les travaux de l’équipe « Biologie cellulaire et Moléculaire
des Microorganismes » sur l’étude des supports moléculaires
des résistances aux antimicrobiens se sont orientés autour de
deux axes :
- axe épidémiologique : l’étude
de la diversité des souches bactériennes et virales résistantes
et des polymorphismes de résistance est nécessaire au suivi
de l’évolution des résistances acquises au sein des génomes
microbiens et à la compréhension de la cinétique d’émergence
de ces résistances
- axe mécanistique : les travaux de recherche permettront
de mieux comprendre les mécanismes d’acquisition des résistances
chez les bactéries et d’identifier les relations structure-activité
des antiviraux. Le but étant de développer des médicaments
empêchant les bactéries d’acquérir de la résistance
ainsi que de nouveaux antiviraux.
l’EA3175 travaille en étroite collaboration sur les antiviraux
avec le Centre National de référence du cytomegalovirus de Limoges
(créé en 2OO6), dont la directrice est le Dr Sophie Alain..
Par ailleurs, l’EA3175 vient de recevoir un label INSERM sous la forme
d’un contrat Avenir attribué au Pr Marie-Cécile Ploy pour
les travaux de l’équipe sur la résistance aux antibiotiques.
L’équipe EA 3175, co-dirigée par François Denis
et Marie-Cécile Ploy, est composée de 5 doctorants, de deux
personnes en Master 2 et d’une technicienne. Les enseignants chercheurs
sont au nombre de 7 dont 3 cliniciens. Le laboratoire de recherche s’étend
sur 80 m2 au sein de la Faculté de Médecine de Limoges. Le matériel
utilisé concerne la biologie moléculaire (PCR, centrifugeuses...).
A partir de juin 2007, l’équipe va intégrer de nouveaux
locaux d’environ 200 m2 en cours de construction.
L’EA 3175 a développé des collaborations d’une part
avec l’équipe “Unité de plasticité du génome
bactérien” de l’Institut Pasteur et d’autre part,
avec le Département de “Pharmacologie chimique et biologique”
de la Faculté de Pharmacie Paris V. En outre, elle a également
un partenariat avec le centre de recherche clinique du CHU de Limoges dirigé
par le Dr Bruno Fgrançois dans le cadre de plusieurs protocoles de
recherche clinique avec des industries pharmaceutiques En collaboration avec
l’équipe EA 4021 du Pr Jean-Luc Duroux à Limoges, l’équipe
« Biologie cellulaire et Moléculaire des Microorganismes »
travaille sur la synthèse de molécules thérapeutiques
sur des modèles viraux et bactériens. Par ailleurs, elle étudie
la possibilité d’un lien entre l’appareil digestif de l’homme
avec celui de l’animal en partenariat avec le Laboratoire Départemental
Vétérinaire de Limoges.
Forte de son contrat de 3 ans avec l’Inserm, l’EA 3175 souhaite
présenter dans l’avenir un réel projet d’Unité
Inserm. A suivre...
M. HASLÉ