Avril 2007 - n°120
Le laboratoire Synthèse et Activation de Biomolécules de l’« Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Rennes »La chimie est au cœur de toutes les activités humaines.
Former des ingénieurs chimistes pour toutes les entreprises pour des
métiers divers, telle est la vocation de l’ENSCR, une mission
qu’elle assume avec succès depuis de longues années.
Le Laboratoire « Synthèse et Activations de Biomolécules
» dépend du CNRS et de l’Ecole Nationale Supérieure
de Chimie de Rennes. Il a été créé il y a 15 ans.
En janvier 2006 le laboratoire est devenu une des 11 composantes de la Grande
Unité « Sciences Chimiques de Rennes ». Cette nouvelle
structure regroupe la quasi-totalité des chercheurs rennais en chimie.
Ainsi, Le laboratoire est devenu l’équipe « Synthèse
Organique et Systèmes Organisés » et s’intéresse
à deux thèmes principaux : la « catalyse et la chimie
fine » et les « molécules bioactives et systèmes
organisés ».
Un laboratoire bien équipé
Le laboratoire, dont l’activité essentielle est la chimie organique,
occupe une superficie d’un peu plus de 2000 m2. Il dispose
d’un matériel qui permet à la fois de synthétiser,
de purifier et d’analyser les composés chimiques qu’il
produit (matériel classique de synthèse en chimie organique
: verreries diverses, appareils de distillation, agitateurs magnétiques
chauffants, évaporateurs rotatifs, pompe à palette, autoclaves,
lampes UV à mercure basse ou moyenne pression, etc. …).
Pour la purification, le laboratoire dispose, au-delà du matériel
traditionnel, d’appareils de chromatographies en phase gazeuse ou liquide
(HPLC) semi-préparatives, de deux systèmes de chromatographies
éclairs basse pression.
En matériel d’analyse, Le laboratoire a accès à
une RMN 400 MHz (avec sonde gradient), à un spectromètre de
Rayons X aux petits, moyens et grands angles et à des appareils de
chromatographies en phase gazeuse ou liquide (HPLC). S’ajoute à
cela tout l’équipement permettant de produire et de purifier
les biocatalyseurs que sont les enzymes (autoclave, fermenteur, électrophorèse,
PCR…).
La chimie organique, activité de base
du laboratoire
La chimie organique « une branche de la chimie concernant l’étude
des molécules à base de carbone : les composés organiques
» est le dénominateur commun à tous les chercheurs de
l’équipe. La synthèse organique est développée
pour la préparation de molécules bioactives (glycoconjugués,
radiopharmaceutiques, hétérocomposés), en milieux non-conventionnels
(nanoparticules, liquides ioniques, réactions en phase gazeuse, gaz-solide,
…) ou pour la synthèse de ligands dédiés à
la catalyse. Les propriétés d’organisation supramoléculaire
concernent aussi bien l’étude des agrégats (les nanoparticules
métalliques ou les particules lipidiques) que les systèmes membranaires.
Des applications sont recherchées dans les domaines de la vectorisation
ou de la catalyse. Les interactions existantes entre les groupes sont développées
dans l’utilisation de nouveaux ligands ou de nouveaux milieux pour la
synthèse organique.
Les objectifs de développement
Les domaines de la catalyse et des biomolécules connaissent, chacun
de leur côté, un développement important. Les projets
sont divers, voici une présentation générale des thèmes
abordés :
Dans un contexte où environnement, santé et sécurité
sont désormais trois mots incontournables dans le cadre d’une
chimie propre, la recherche de procédés limitant l’utilisation
des solvants organiques est de plus en plus d’actualité. L’émergence
de nouveaux procédés de récupération et/ou de
traitement revêt donc une importance stratégique. C’est
dans ces objectifs que s’inscrivent les travaux de recherche du laboratoire
pour le développement de procédés, de pratiques et de
produits qui empêchent ou minimisent les pertes, la production de polluants
et de déchets, tout en réduisant les risques sur la santé
humaine. Un élément clé pour mener à bien cette
approche est l’utilisation de solvants non-usuels tels que les solvants
fluorés, les liquides ioniques ou tout simplement l’eau, milieux
qui présentent d'énormes atouts. L’objectif des travaux
est d’utiliser ces milieux originaux pour la catalyse polyphasique en
vue d’un recyclage performant de l’espèce active. Deux
approches sont abordées: l’utilisation de ligands “taggés”
pour la catalyse moléculaire (solvants ioniques et/ou aqueux) et la
stabilisation de nanoparticules de métaux de transition pour des activités
et sélectivités originales.
Par ailleurs, au niveau des biomolécules, les composés saccharidiques
ciblés ont tous vocation à trouver des applications dans le
domaine de la santé. L’intérêt se porte plus particulièrement
sur les sucres rares comportant au moins une entité furanosidique et
sur les b-(1,3)-glucanes. Les projets visent à développer des
synthèses innovantes biocatalysées d’haptènes glycofuranosidiques,
c'est-à-dire à préparer des oligosaccharides qui ne sont
ni biosynthétisés ni métabolisés par les mammifères
et qui n’ont été jusqu’à présent trouvés
que dans des biomolécules complexes issues de microorganismes, le plus
souvent hautement pathogènes.
L’auto-assemblage et l’auto-organisation moléculaires sont
devenus des phénomènes essentiels pour l’élucidation
des processus de la vie et pour le développement de nouvelles structures
supramoléculaires et de matériaux moléculaires. Ainsi
la stratégie de recherche du laboratoire s’appuie sur la conception
et l’adéquation de molécules amphiphiles et de leurs assemblages
supramoléculaires, avec des applications spécifiques.
Le laboratoire de synthèse organique et des systèmes organisés
conçoit et développe donc la préparation d’objets
supramoléculaires ouvrant des perspectives d’applications dans
deux domaines principaux, la vectorisation de principes actifs ou d’ADN
et l’utilisation de molécules amphiphiles dans les secteurs de
la cosmétique, pharmacie, détergence et des industries du BTP.
Ces architectures supramoléculaires font intervenir trois grands types
de molécules : squelettes lipophiles analogues de lipides membranaires
d’archaebactéries, polymères dégradables et tensio-actifs
issus de matières renouvelables.
Partenariats
Les partenariats sont devenus indispensables pour les équipes de recherches.
C’est à la fois une reconnaissance thématique et un soutien
financier ou en personnel indispensable au fonctionnement. De nombreux travaux
sont développés avec des partenaires industriels dans le cadre
de thèses ou de stages post-doctoraux.
Les collaborations avec d’autres laboratoires universitaires permettent,
par l’apport de compétences spécifiques, de compléter
certains travaux (études spectroscopiques, test biologiques, …).
Afin d’optimiser et de mieux structurer les échanges et les coopérations
entre scientifiques, la direction des relations européennes et internationales
(DREI) a créé des outils à la disposition des chercheurs.
Ces recherches collaboratives sont soutenues par des programmes internationaux
(PICS - Projet International de Coopération Scientifique - avec Tarragone
en Espagne, Programme d’action intégrée avec un laboratoire
de l’Université de Varsovie, de Budapest, d’Edimburgh,
…). Le laboratoire participe à des programmes nationaux (Programme
des Sciences de l’Univers PNP, PCMI, …) et à des réseaux
régionaux (Cancéropôle Grand Ouest, Génopôle-Ouest,
pôle de compétitivité Pol-Mer).