Mai 2007 - n°121
La « BioVallée » belge lance un nouveau Centre de recherche en vaccinologie
Le 7 mars 2007, l’absl BioVallée a lancé officiellement
son nouveau Centre de recherche en vaccinologie. Il s’agit d’un
projet ambitieux dans l’esprit du plan Marshall wallon et un outil unique
en Région Wallonne et encore rare en Europe. Il offrira aux entreprises
pharmaceutiques un environnement idéal pour faciliter le développement
clinique de nouveaux vaccins efficaces et sûrs. Un premier pas vers
une nouvelle orientation générale de BioVallée…
Au cours des 30 dernières années, de nombreuses maladies graves
ont été contrôlées par la vaccination, depuis la
poliomyélite jusqu’aux méningites bactériennes
de l’enfant. L’année 2007 voit l’apparition des premiers
vaccins préventifs contre le cancer du col de l’utérus
causé par le papillomavirus humain. Le succès de la lutte contre
le sida, la tuberculose, la malaria, la grippe aviaire dépendra également
de nouveaux vaccins. Il devient urgent de développer les collaborations
entre les industries pharmaceutiques, les laboratoires de recherche académiques
et les structures de transposition. C’est l’optique de BioVallée.
Un centre dédié aux vaccins
D’envergure européenne, le Centre de recherche en vaccinologie
est une première en Région wallonne et un outil rare en Europe.
Pluridisciplinaire, il devrait couvrir à terme non seulement la recherche
clinique et l’immunologie, mais aussi l’épidémiologie.
Intégré au sein de l’absl BioVallée, il va remplir
deux missions complémentaires : la mesure des réponses immunes
et les investigations cliniques.
La mesure des réponses immunes
Dirigée par le Dr Arnaud Marchant, l’unité de mesure des
réponses immunes est localisée au sein des laboratoires de BioVallée,
nouvellement réaménagés aux normes GCLP (Bonnes pratiques
de laboratoire à des fins d’études cliniques) sur le biopôle
de Charleroi. Bénéficiant de la proximité de l’Institut
d’Immunologie Médicale (IMI) de l’Université Libre
de Bruxelles (ULB), cette unité va développer deux types d’activités
autour de la mesure des réponses du système immunitaire aux
vaccins, à différents stades de leur développement.
Tout d’abord, des activités de service : le nouveau centre va
aider les entreprises à évaluer l’efficacité de
nouveaux vaccins, en mesurant les réponses du système immunitaire
aux vaccins. Mais aussi en mesurant différents types de réponses
immunitaires, notamment la production d’anticorps et l’activation
des lymphocytes T. L’unité analyse des échantillons cliniques
de patients ou de volontaires qui, selon le pathogène étudié,
pourront être des échantillons de sérum ou de lymphocytes
T.
D’autre part, des activités de recherche sur les nouvelles manières
de mesurer des réponses aux vaccins permettront d’offrir un service
toujours à la pointe. L’axe « Recherche » s’intéresse
aux biomarqueurs ou marqueurs biologiques permettant de prédire l’effet
attendu d’un candidat vaccin. Plusieurs projets sont en discussion,
notamment avec le Centre d’économie rurale de Marloie et l’Institut
de Biologie et de Médecine Moléculaires (IBMM) de l’ULB.
Les thèmes abordés concernent l’ensemble des pathogènes
infectieux comme la mémoire immunologique, le « homing »
qui gouverne le trafic des cellules du système immunitaire ou encore
les liens entre différenciation et acquisition de fonctions effectrices
par les cellules du système immunitaire. Le centre devrait également
s’inscrire dans des projets de recherche initiés par d’autres
centres de recherche, des industriels, des laboratoires académiques…
Ces activités de recherche devraient démarrer d’ici 2008.
L’équipe de cette unité compte actuellement 6 personnes
(5 techniciens et un post-doc) et devrait passer à 10 collaborateurs
en 2008.
Les investigations cliniques
Dirigée par le Dr Jack Levy, cette unité a pour mission de tester
sur des volontaires des candidats vaccins dans un environnement respectant
les normes de qualité et de sécurité médicale,
encadré par une équipe médicale et une infirmière
spécialisée. Ces essais cliniques sont réalisés
dans un environnement hospitalier.
En collaboration avec le CHU Tivoli de La Louvière, l’activité
a démarré dans un premier temps sur le site de l’hôpital
Hennuyer. En collaboration avec GlaxoSmithKline Biologicals, le centre réalise
déjà le premier test clinique d’un nouveau vaccin contre
l’infection par le cytomégalovirus, maladie responsable d’un
nombre significatif de handicaps chez l’enfant.
A court terme, BioVallée étendra ce type de collaboration à
d’autres institutions hospitalières et à des structures
de soins extra-hospitalières afin de créer un réseau
de cliniciens spécialisés.
Une nouvelle orientation pour BioVallée
Créée en 2001 avec le soutien de l’Union européenne,
l’absl BioVallée est issue d’un partenariat de l’Université
Libre de Bruxelles avec l’Université de Mons-Hainaut et l’intercommunale
de développement économique Igretec (voir article dans la Gazette
n°93 – novembre 2004). Sa mission est d’être un maillon
entre la recherche académique et l’entreprise, c’est-à-dire
faciliter la transition entre laboratoire universitaire et développement
économique.
Les activités de BioVallée ont été menées
autour de plateaux technologiques (Transgénèse animale, clonage
moléculaire, Génotypage/Phénotypage, Protéomique)
et de programmes de recherche divers terminés ou en voie de l’être.
L’asbl a également contribué à la naissance et
au développement de 3 spin-offs : Delphi Genetics, DNAVision et BV
Transgenic Services.
Devenue en 2006 un Centre collectif de recherche agréé par la
Région wallonne, elle a une ambition européenne. Le Centre vient
en effet d’être sollicité comme expert auprès de
l’EMEA, l’organisme chargé du contrôle des médicaments
en Europe et une collaboration dans le 7e programme cadre est également
prévue. BioVallée va également s’impliquer au sein
de « Hainaut Biomed 2007 – 2013 », le portefeuille de projets
de l’ULB et ses partenaires de l’Académie universitaire
Wallonie-Bruxelles qui devrait rentrer dans le cadre du programme européen
Convergences.
Depuis quelques mois, BioVallée réoriente ses axes de compétences
et ses activités vers la vaccinologie, dans l’esprit du Plan
Marshall wallon. La création du Centre de recherche en vaccinologie
en son sein illustre bien ce changement…
M. HASLÉ