Mai 2007 - n°121
Guido Krœmer et son équipe récompensés par le Prix Descartes, pour leurs travaux sur l’apoptose
Le Prix René Descartes, la plus haute distinction scientifique
décernée par la Commission européenne, a été
attribué cette année au projet de recherche coordonné
par Guido Krœmer, Directeur de l’unité Inserm 848 «
Apoptose, cancer et immunité » à l’Institut Gustave
Roussy de Villejuif. Cette collaboration entre six équipes européennes
a permis de décrypter les mécanismes de base de l’apoptose
et leurs implications dans le cancer et le Sida.
La cérémonie de remise du prix Descartes a eu lieu le 7 mars
2007 à Bruxelles, en présence de Janez Potocınik, membre de
la Commission européenne, et de Annette Schavan, ministre fédérale
allemande de l’éducation et de la recherche. Parmi les trois
projets récompensés figure celui coordonné par Guido
Krœmer. Les lauréats devront se partager un million d’euros.
Les projets primés cette année ont été choisis
parmi 13 nominés représentant 20 pays, euxmêmes sélectionnés
parmi 65 candidatures. Les lauréats ont été désignés
par le Grand jury, présidé par Claudie Haigneré, ancien
ministre français délégué aux Affaires européennes
et astronaute membre de l’ESA. Ce jury se compose de 22 éminents
scientifiques de 11 pays de l’Union Européenne, ainsi que du
Brésil, du Maroc, de Russie et de Turquie, de divers domaines scientifiques.
Le Prix René Descartes récompense chaque année des équipes
de recherche ayant collaboré au niveau européen, pour leurs
travaux remarquables dans des domaines scientifiques ou technologiques, y
compris les sciences sociales, économiques et humaines. Depuis 2000,
16 lauréats ont été récompensés. Ce prix
a pour but de promouvoir la recherche européenne résultant de
collaborations transnationales, d’encourager les découvertes
scientifiques majeures et de stimuler la compétitivité européenne
et internationale. Pour satisfaire aux critères requis du Prix Descartes,
les projets soumis au jury doivent obligatoirement inclure des partenaires
provenant d’au moins deux états membres de l’Union Européenne,
ou bien d’un Etat membre et d’un Etat associé. Le projet
de Guido Krœmer a réuni six équipes de chercheurs, venues
d’Autriche, du Danemark, de France, d’Allemagne, d’Italie
et de Suède, avec pour objectif d’élucider les mécanismes
de l’apoptose et leur implication dans deux pathologies majeures : le
cancer et le Sida.
L’apoptose, ou mort cellulaire programmée, fait partie des principaux
processus élémentaires des cellules vivantes. Elle affecte plusieurs
millions de cellules par seconde et permet d’éliminer de l’organisme
les cellules superflues, âgées, endommagées ou mutées.
Un dysfonctionnement dans l’apoptose est impliqué dans de nombreuses
pathologies. Une déficience dans ce processus contribue notamment au
développement des cancers, en empêchant non seulement l’élimination
des cellules cancéreuses, mais aussi en augmentant la résistance
aux traitements. En effet, la chimiothérapie et de la radiothérapie
s’appuient sur l’efficacité de l’apoptose. A l’inverse,
une mort cellulaire excessive contribue à la perte pathologique des
cellules (attaque, infarctus, choc septique, intoxication, etc.) ou au non
renouvellement cellulaire, comme dans certaines maladies chroniques progressives
(Sida, maladies neurodégénératives, etc.).
Les travaux des équipes de recherche dirigées par Guido Krœmer
ont permis d’identifier et de comprendre les mécanismes de base
de l’apoptose. Ils ont notamment montré que la perméabilité
de la membrane des mitochondries jouait un rôle décisif dans
la régulation de l’apoptose. Grâce à cette découverte,
les chercheurs ont développé de nouvelles stratégies
de traitement du cancer et du Sida. Ces thérapies expérimentales
sont actuellement en cours de validation pré-clinique.
Contact chercheur
Guido Krœmer
Directeur de l’Unité Inserm U848 « Apoptose,
cancer et immunité »
Institut Gustave Roussy
E-mail : kroemer@igr.fr
Contact presse
Yann Cornillier
Bureau de presse Inserm
E-mail : presse@tolbiac.inserm.fr