Mai 2007 - n°121

L’IPBS présente de nouveaux équipements de très haute technologie sur la Plateforme Protéomique, obtenus grâce aux aides de la FRM

Le 22 mars 2007, la plateforme Protéomique de la Génopole Toulouse Midi-Pyrénées a été présentée par Jean-Philippe Girard, Directeur adjoint de l’Institut de Pharmacologie et de Biologie structurale de Toulouse (IPBS-CNRS/ Université Paul Sabatier), le Dr Joëlle Finidori, Directrice Scientifique de la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM), Bernard Monsarrat, Responsable de la plateforme et toute son équipe de recherche associée.

L’Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale a reçu un soutien de 250 000 euros en 2006 de la Fondation pour la Recherche Médicale pour l’achat de deux spectromètres de masse indispensables aux recherches en protéomique. Ce soutien s’inscrit dans le cadre du programme « Grands Equipements pour la recherche médicale» de la Fondation, visant à faciliter l’accès des laboratoires aux technologies de pointe.

Une plate-forme d’avenir

La spectrométrie de masse, outil phare de la protéomique, permet notamment la détection de protéines jouant des rôles très importants dans les processus de cancérisation et dans bien d’autres maladies. La protéomique est l’étude de la structure et de la fonction des protéines présentes dans nos cellules et qui sont responsables des fonctions dynamiques de la cellule. Elles diffèrent beaucoup d’un tissu à un autre ou d’un état physiologique à un autre (tissu sain ou tissu malade…).

L’IPBS abrite en effet une plateforme technologique protéomique dotée de 5 millions d’euros de matériels auxquels s’ajoutent 150 000 euros annuels de maintenance et 300 000 euros de frais de fonctionnement. Cette plateforme articulée autour de l’équipe « Protéomique et spectrométrie de masse des biomolécules » est constituée d’une vingtaine de personnes (chercheurs, ingénieurs, étudiants). Cette équipe possède sa propre activité de recherche mais offre également des services à d’autres équipes de la communauté scientifique locale nationale et internationale. Dans ce cadre, elle développe une forte activité dans la recherche de marqueurs diagnostics ou de nouveaux traitements, dans les domaines de la canccérologie (pancréas, leucémies…), physiopathologie de l’obésité, les maladies affectant les reins, la peau ou la cornée. Rattachée à la Génopole Toulouse Midi-Pyrénées en 2001, la plate-forme est labellisée ISO 9001:2000 depuis juillet 2006.

L’IPBS et ses départements

L’Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale est une unité mixte de recherche du CNRS et de l’Université Paul Sabatier, dirigée par François Amalric. Il a pour mission de contribuer à la caractérisation des mécanismes fondamentaux contrôlant le fonctionnement des systèmes organisés par l’analyse de relations structures-fonctions de macromolécules à des fins pharmacologiques.

L’un de ses objectifs majeurs est d’identifier et de caractériser de nouvelles cibles pharmacologiques dans les domaines du cancer, des maladies infectieuses et de la neuropathologie. L’institut s’implique à la fois dans la valorisation, les partenariats industriels et la formation (licence master, doctorat de l’Ecole doctorale « Biologie-Santé-Biotechnologies »). Environ 22 équipes (dont 100 chercheurs statutaires CNRS, INSERM, Université) s’impliquent dans les 3 départements suivants :

- Biologie du cancer
Ce département, dirigé par Jean-Philippe Girard, comprend 9 équipes dont l’un des objectifs majeurs est d’identifier, de caractériser et de valider de nouvelles cibles pharmacologiques dans le domaine du cancer. Un objectif qui est abordé à travers l’analyse des mécanismes moléculaires de la cancérogénèse (instabilité, réplication, réparation, recombinaison, étude du protéome) et de l’impact du microenvironnement tumoral (angiogenèse, réponse immunitaire et inflammatoire).

- Mécanismes moléculaires des infections mycobactériennes
Les études de ce département, dirigé par Mamadou Daffé, portent sur les bacilles de la tuberculose et de la lèpre. Six équipes aux compétences complémentaires travaillent en synergie sur différents aspects moléculaires de la pathogénie, allant de l’identification des gènes de virulence de l’agent pathogène à la réponse de l’hôte à l’infection.

- Récepteurs dans leur contexte membranaire
Les systèmes multimoléculaires organisés au sein des membranes biologiques sont le siège d’événements fondamentaux pour la transmission de l’information dans l’organisme. La description et la compréhension de leurs mécanismes de fonctionnement au plan moléculaire, cellulaire et fonctionnel sont les objectifs des 7 équipes de ce département, dirigé par Justin Teissié. Le thème fédérateur est l’étude de la structure, de la dynamique, de l’association et de la fonction de récepteurs membranaires couplés aux protéines G.

Ces activités s’appuient sur plusieurs plates-formes, ouvertes à l’ensemble de la communauté scientifique et industrielle nationale et internationale : Plate-forme Protéomique, Plate-forme régionale de RMN Biologique, Plate-forme de Bio-Cristallographie, Plate-forme de Vidéo-Imagerie Fonctionnelle, Plate-forme d’Expérimentation Animale, Plate-forme d’ingénierie, de production et de purification de protéines.

En tout, sur une surface de plus de 9 000 m2, l’IPBS emploie 253 personnes. Il affiche également 25 partenaires industriels, de nombreuses collaborations nationales et internationales de recherche, et plus d’une quarantaine de brevets depuis 10 ans. L’IPBS contribue à l’essor du pôle toulousain de recherche, il est partie prenante du cancéropôle (5 équipes), du pôle de compétitivité (3 équipes) ainsi que du réseau thématique de recherche de soins (RTRS) Cancer (3 équipes).

La Fondation pour la Recherche Médicale

De son côté, La Fondation pour la Recherche Médicale, qui fête ses 60 ans d’existence cette année, a pour mission principale de financer la recherche médicale grâce aux dons et legs qu’elle collecte auprès du grand public et des entreprises. Elle intervient de manière prioritaire auprès de jeunes chercheurs et apporte notamment un soutien important aux chercheurs de la région Midi-Pyrénées. Ses atouts ?

- Elle est le seul organisme caritatif à intervenir dans tous les domaines de la recherche médicale
- Elle finance les meilleurs chercheurs, porteurs de programmes de recherche innovants
- Pionnière, elle encourage le développement de recherches dans des secteurs délaissés ou correspondant à de nouvelles priorités de santé publique
- Elle joue un rôle primordial dans la formation des jeunes chercheurs en leur offrant un soutien financier dans l’attente d’un post-doctorat ou d’un recrutement dans un organisme de recherche.

En 2006, la FRM a engagé 31 millions d’euros pour le soutien de 700 programmes de recherche et a doublé ses soutiens à la recherche en 3 ans.Fort de ses soutiens, l’IPBS envisage de s’étendre et de développer ses axes de recherche, selon ses moyens. A suivre…

M. HASLÉ