Juin 2007 - n°122

Le laboratoire international Samuel de Champlain
Une nouvelle initiative franco-canadienne pour lutter contre les maladies neurodégénératives

Il y a quelques mois, était officialisée à Rouen (76) la création du laboratoire international associé Samuel de Champlain. Cette nouvelle entité renforce les collaborations mises en œuvre depuis plus de quinze ans entre le Laboratoire de Neuroendocrinologie Cellulaire et Moléculaire (Inserm U413), implanté à Rouen, et le Laboratoire d’Etudes Moléculaires et Pharmacologiques des Peptides (INRS – Institut Armand-Frappier), basé à Montréal.
Gros plan !

Fruit de 15 années de collaborations intenses

Le laboratoire international associé Samuel de Champlain, fondé fin 2006, est une structure labellisée par l’INSERM, l’Institut National de la Recherche Scientifique (INRS) du Québec et l’Université de Rouen. A l’origine de sa création : le Laboratoire de Neuroendocrinologie Cellulaire et Moléculaire (Unité INSERM 413, IFRMP 23), dirigé par le Dr Hubert VAUDRY au sein de l’Université de Rouen, et le Laboratoire d’Etudes Moléculaires et Pharmacologiques sur les Peptides (INRS – Institut Armand-Frappier), du Dr Alain FOURNIER à Montréal.

Les deux équipes fondatrices ont engagé depuis une quinzaine d’années un partenariat étroit, qui s’est illustré au travers la publication de plus de 100 articles dans des périodiques prestigieux, des co-tutelles de thèse, des programmes d’échanges bilatéraux, ainsi que des participations conjointes aux congrès internationaux… L’un des articles phares issus de cette collaboration est devenu un “ Citation Classic ” avec plus de 400 citations(1).

Afin de renforcer ces liens déjà très importants entre les deux entités, l’INSERM, l’INRS et l’Université de Rouen ont décidé de conjuguer leurs actions pour créer un nouveau laboratoire : le Laboratoire International Associé Samuel de Champlain.

Notez que cette initiative franco-canadienne vient s’ajouter aux sept autres laboratoires européens et internationaux, fondés ces six dernières années sous l’impulsion de l’INSERM (Bruxelles, Prague, Rio de Janiero, Shanghai, Tokyo, Nankin et Dundee). Ces structures offrent l’opportunité de renforcer les échanges de chercheurs, de partager les infrastructures technologiques, d’élaborer des essais cliniques en commun et d’établir des demandes de financement conjoint auprès des diverses institutions impliquées.

Le Laboratoire Samuel de Champlain s’impose ainsi comme la première entité de ce type en Amérique du Nord. Sa création a été officialisée le 27 novembre dernier, à Rouen, à l’invitation de M. Alain LE VERN, Président du Conseil Régional de Haute-Normandie, et en présence des forces vives du monde de la Recherche. Son acte fondateur a été signé par M. Christian BRECHOT, Directeur Général de l’INSERM, M. Pierre LAPOINTE, Directeur Général de l’INRS, et M. Jean-Luc NAHEL, Président de l’Université de Rouen.

Un laboratoire dédié à la recherche sur la pharmacologie des peptides

Selon la politique menée par l’INSERM, les laboratoires associés valorisent la grande complémentarité de leurs équipes, une implication forte des chercheurs et la mise en place d’un programme de recherche commun co-dirigé.

De fait, le Laboratoire International Associé Samuel de Champlain s’appuie véritablement sur la synergie des équipes française et canadienne.

=> Le laboratoire d’Etudes Moléculaires et Pharmacologiques sur les Peptides de Montréal est spécialisé dans la conception rationnelle et la synthèse d’analogues de peptides biologiquement actifs pour en augmenter la stabilité, la sélectivité, l’efficacité et/ou la biodisponibilité.
=> Le laboratoire de Neuroendocrinologie Cellulaire et Moléculaire de Rouen a mis au point des modèles in vitro, ex vivo et in vivo qui permettent de tester les effets neuroprotecteurs des analogues peptidiques, en vue d’un développement thérapeutique dans certaines pathologies.

Fort de ces expériences et savoir-faire complémentaires, le Laboratoire Samuel de Champlain se consacre à la recherche sur la pharmacologie des peptides. Son champ d’investigation porte plus précisément sur l’étude des activités neuroprotectrices de certains neuropeptides et sur le développement d’applications thérapeutiques, notamment pour le traitement des maladies neurodégénératives, du syndrome d’alcoolisation fœtale et des accidents vasculaires cérébraux.

“ Ce partenariat offre l’opportunité de renforcer les liens scientifiques et pédagogiques entre les deux équipes de recherche associées au projet ”, soutient M. Pierre LAPOINTE, directeur général de l’INRS. “ Le nouveau laboratoire entend ainsi accroître le transfert des connaissances par le partage d’infrastructures technologiques et d’étudiants, ainsi que par le développement d’un programme de recherche conjoint… ”

Un parc instrumental très performant et de nouvelles infrastructures à l’étude

Concluons en précisant que le laboratoire International Associé dispose d’un parc instrumental de très haut niveau. “ En France, notamment, ces équipements sont regroupés au sein de la plate-forme régionale de recherche en imagerie cellulaire de Haute-Normandie et du plateau technique de protéomique de l’IFRMP 23, toutes deux labellisées RIO (Réunion Inter-Organismes) ”, souligne M. Hubert VAUDRY.

Entre autres matériels disponibles : des équipements de microchirurgie, des microscopes confocaux, microscope multiphonique, vidéo-microscopes, analyseurs d’images, microdissection laser, PCR quantitative…, mais aussi des postes d’électrophorèse 2D, des robots digesteurs, Proteolab, spectromètres de masse, ou encore, microséquenceur…

“ Et, l’année 2007 promet encore davantage ; elle devrait en effet marquer une date capitale pour l’Institut Fédératif ”, ajoute M. Jean-Jacques POLLET, Recteur de l’Académie de Rouen.

Comme l’a confirmé M. Alain LE VERN, Président du Conseil Régional, le projet de construction d’un bâtiment neuf, entièrement dédié à l’Institut, sur le site de l’Université de Rouen à Mont-Saint-Aignan, a en effet pris corps dans le cadre des négociations du CPER 2007-2013.

“ L’Etat et la Région partagent l’analyse selon laquelle il est urgent de donner à cette unité une infrastructure, un cadre de fonctionnement à la hauteur de sa réputation et de son ambition ”, poursuit M. POLLET. “ La présence en Haute-Normandie d’une Recherche biomédicale de ce niveau constitue un exceptionnel facteur d’attractivité et de développement que la puissance publique ainsi que la collectivité territoriale, se doivent de reconnaître et d’amplifier… ”

1Vaudry D, Gonzalez BJ, Basille M, Yon L, Fournier A and Vaudry H. 2000. Pituitary adenylate cyclase-activating polypeptide and its receptors : from structure to function. Pharmacol. Rev. 52:269-324.

 

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