Septembre 2007 - n°124
André Guillouzo récompensé par le Prix Galien pour ses travaux sur les cellules hépatocytaires (la culture des hépatocytes au service du développement de nouveaux médicaments)
Le 27 juin dernier, le Professeur André Guillouzo, Directeur
de l’Unité Inserm 620 « Détoxication et réparation
tissulaire » à Rennes, s’est vu remettre le Prix Galien,
dans la catégorie « volet recherche », pour son travail
sur la culture des hépatocytes au service du développement de
nouveaux médicaments. La remise des prix a eu lieu au Ministère
de la Recherche, en présence de Valérie Pécresse, Ministre
de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et de Roselyne Bachelot,
Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports.
André Guillouzo est actuellement Professeur de toxicologie à
la Faculté de Pharmacie de Rennes et Directeur de l’Unité
Inserm 620 « Détoxication et réparation tissulaire ».
L’élément fondamental de ses recherches concerne la culture
des hépatocytes. Leur obtention à l’état isolé
a été sa première préoccupation. Il fût
très tôt observé que le métabolisme hépatique
des médicaments pouvait différer notablement d’une espèce
à l’autre. En matière pharmacothérapeutique, c’est
au métabolisme hépatocytaire humain que le docteur Guillouzo
s’est intéressé au cours de ces trente-cinq dernières
années. Les cellules hépatocytaires en culture conservent pendant
quelques jours leur capacité de transformation des médicaments
par leurs cytochromes P450, ce qui permet d’appréhender les modalités
de leurs métabolismes, d’apprécier aussi leurs capacités
d’induction ou d’inhibition de ces cytochromes P 450, et ainsi
de prédire les interactions médicamenteuses afférentes
à ces phénomènes. Cependant ces cellules en cultures
subissent rapidement des modifications phénotypiques ; elles ne se
multiplient pas et meurent bientôt.
André Guillouzo et ses collaborateurs se sont appliqués à
pallier ces problèmes. Ils ont joué des milieux de cultures,
d’immobilisation dans des gels d’alginate, de la congélation
; ils se sont adressés à des cellules d’hépatome
mais ont observé qu’elles avaient perdu leurs principaux cytochromes,
jusqu’à ce qu’ils accèdent à une nouvelle
lignée d’hépatome humain : « HepaRG » qui
a le double avantage de reproduire les fonctions des hépatocytes humains
en culture primaire et d’avoir une capacité de prolifération
indéfinie. Lorsqu’elles atteignent la confluence en culture,
ces cellules se différencient, expriment maintes fonctions des hépatocytes
matures et demeurent stables plusieurs jours voire plusieurs semaines.
Ceci se prête bien à des études de toxicité chronique,
à la recherche d’effets mutagènes et cancérigènes.
L’industrie pharmaceutique s’est montrée très intéressée
par ces modèles ce qui s’est matérialisé par de
nombreux contrats, au point de justifier le développement d’une
société de prestations : « BIOPREDIC ».
Sur ce thème, André Guillouzo a organisé une dizaine
de congrès, 3 ateliers Inserm, coédité 6 livres, publié
350 articles originaux ou revues, il a effectué près de 150
conférences sur invitation et 450 communications à des congrès,
obtenu 7 prix nationaux, déposé 4 brevets…
Au total il s’agit d’une activité de recherche intense,
productive, innovante, au service de l’étude de la réponse
du foie aux médicaments. André Guillouzo est très associé
dans cette activité à son épouse Christiane Guguen-Guillouzo,
Directrice de l’Unité Inserm 522 « Régulations des
équilibres fonctionnels du foie normal et pathologique » à
Rennes.
Le Prix Galien, prix de la recherche pharmaceutique, constitue la plus grande
distinction mondiale dans ce domaine. Il récompense chaque année
et depuis 38 ans, des innovations thérapeutiques récentes mises
à la disposition du public ainsi que des travaux de recherche pharmaceutique
effectués en France.