Septembre 2007 - n°124

Le site de Fontainebleau de l’Ecole des Mines de Paris célèbre ses 40 ans
Gros plan sur son Centre de recherche en Bioinformatique…

Voici déjà 40 ans que l’Ecole des Mines de Paris a investi de nouveaux locaux dans la ville de Fontainebleau (77). Initialement dédié aux sciences de la terre et de l’environnement, le site a ensuite accueilli trois centres de mathématiques appliquées. Aujourd’hui il étend ses activités à la recherche médicale et à la bioinformatique.
Nous vous proposons de découvrir plus précisément ce campus et, en particulier, son Centre de Bioinformatique dont le directeur – M. Jean-Philippe VERT – a récemment reçu la Médaille de Bronze du CNRS…

De Paris à Fontainebleau…

Fondée en 1783, l’Ecole des Mines de Paris est installée depuis 1816 dans l’ancien hôtel Vendôme, boulevard Saint Michel, au cœur du quartier Latin. L’Ecole est un établissement public à caractère administratif sous la tutelle du Ministère chargé de l’Industrie. Elle assure six types de formations : Corps des Mines, Ingénieurs civils des Mines, mastères spécialisés, doctorats, Institut Supérieur des Techniques et Master DNM (pro et recherche).

Ces formations s’appuient sur 14 centres et 2 pôles de recherche du meilleur niveau académique, en liaison étroite avec l’Industrie. Leur domaine d’expertise couvre depuis la Science des Matériaux, les Sciences de la Terre, l’Energétique, et Génie des Procédés, les Mathématiques Appliquées aux Sciences Economiques et Sociales. Près de 2000 personnes, dont plus de 250 enseignants-chercheurs et 400 doctorants, collaborent au sein de ces différentes entités.

Il y a tout juste 40 ans, l’Ecole des Mines a décidé de s’implanter sur deux nouveaux sites franciliens - Evry et Fontainebleau -, avant d’étendre ses infrastructures sur Sophia Antipolis, en 1976.
A Fontainebleau, dès 1967, l’Ecole s’est installée dans l’ancien internat d’un lycée. Elle s’est agrandie ensuite, jusqu’à compter au total aujourd’hui un domaine de quatre hectares, de part et d’autre de la rue Saint Honoré.
Quatre champs de recherche sont désormais représentés sur le site de Fontainebleau : Sciences de la Terre et de l’Environnement, Mathématiques appliquées – informatique – automatique, Génie des Procédés Energétiques, et Bioinformatique ; auxquels s’ajoute l’Institut Supérieur d’Ingénierie et Gestion de l’Environnement (ISIGE).

Le CBIO, Centre de recherche en Bioinformatique

Le Centre de Bio-informatique (CBIO) est un centre de recherche commun à l’Ecole des Mines et à Armines, fondé le 1er janvier 2006. Il a pour objectif, au-delà de l’enseignement en biotechnologie, de développer des méthodes mathématiques et informatiques innovantes, en réponse aux besoins croissants des sciences du vivant. Son équipe se compose de trois chercheurs et enseignants-chercheurs permanents, un chercheur post-doctorant et quatre étudiants en thèse.
A la tête de cette équipe, M. Jean-Philippe VERT s’est récemment vu remettre la Médaille de Bronze du CNRS. Une distinction qui récompense ce chercheur pour ses travaux en modélisation des systèmes biologiques et bioinformatiques.
Les recherches menées au sein de CBIO sont ainsi consacrées au développement de méthodes mathématiques et d’algorithmes pour l’ère post-génomique. Elles sont axées en particulier sur l’élaboration de modèles probabilistes et de méthodes d’apprentissage statistique visant à analyser des données fournies par les technologies dites à “ haut débit ” en biologie et médecine, telles que le séquençage de génome, les biopuces ou la chimie combinatoire.
De nombreuses applications sont envisagées dans la recherche contre le cancer et le paludisme, ou encore, dans le domaine du criblage virtuel de nouveaux médicaments.
“ En matière de criblage virtuel, l’objectif est de trouver une molécule susceptible d’interagir avec une cible thérapeutique donnée ”, explique Franck RAPAPORT, doctorant en 3ème année au sein du CBIO. “ Les techniques de criblage virtuel permettent, dans un temps réduit et à moindre coût, d’évaluer par simulation la correspondance entre la cible et des centaines de milliers de molécules afin de réduire à un petit nombre, le groupe de molécules candidates à évaluer à un niveau expérimental… ”

Des collaborations avec les plus grands acteurs dans le domaine de la santé et des sciences du vivant

Reconnue à l’échelle internationale, l’expertise de l’Ecole des Mines de Paris en mathématiques appliquées et informatique est à l’origine de la création du Centre de Bioinformatique. Cette expertise, alliée au profil international de Jean-Philippe VERT, a facilité les collaborations avec les grands instituts de recherche français tels que l’Institut Pasteur, l’Institut Curie et les universités de Washington, Berkeley et Davis aux Etats-Unis ou celle de Kyoto au Japon.
Le partenariat avec les universités américaines (soutenu par le National Institute of Health) a mis l’accent sur le développement de méthodes d’apprentissage statistique pour analyser et intégrer des données génomiques hétérogènes, le but étant de prédire les structures et fonctions de l’ensemble des protéines de la levure.

La collaboration avec l’Université de Kyoto se focalise, quant à elle, sur le criblage virtuel de molécules et la reconstruction de voies métaboliques et de réseaux génétiques.
Le centre de bioinformatique de l’Ecole des Mines de Paris a également entamé une collaboration avec des chercheurs du CEA Grenoble, avec le soutien de la Ligue contre le Cancer. Ce partenariat vise à développer des méthodes d’analyses pour une nouvelle technologie de puces à cellule et à modéliser l’action du SiRNA en chimiothérapie.
“ Un projet européen, avec notamment la start-up Genewave et des partenaires espagnols et italiens, se concentre par ailleurs sur le développement de nouveaux types de puces à ADN ne nécessitant pas l’utilisation de scanners ”, ajoute M. VERT. “ Enfin, dans le cadre du pôle de compétitivité Medicen, en collaboration avec plusieurs partenaires industriels et académiques, notre Centre participe au projet Biotype pour la caractérisation de différents types de tumeurs… ”

Précisons pour conclure qu’au-delà du secteur de la santé et de l’industrie pharmaceutique, le Centre de Bioinformatique de l’Ecole des Mines de Paris intéresse également le secteur de l’industrie agro-alimentaire et de l’environnement…

 

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