Novembre 2007 - n°126
I-Stem - Un centre de R&D dédié aux cellules souches embryonnaires et adultes
Le 11 septembre dernier, deux nouveaux laboratoires ont été
inaugurés au sein de Genopole à Evry, en présence de
Mme Valérie PECRESSE, Ministre de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche. C’est à l’un d’eux, l’Institut
des Cellules Souches pour le traitement des maladies monogéniques (I-Stem),
que nous consacrons ce reportage…
Un laboratoire issu d’une collaboration entre l’AFM, l’Inserm
et l’Université d’Evry Val d’Essonne
I-Stem a été créé sous la direction de M. Marc
PESCHANSKI, en tant qu’Unité Mixte de Recherche de l’INSERM
et de l’Université d’Evry Val d’Essonne, en collaboration
avec l’Association Française contre les Myopathies (AFM).
Soutenu par Genopole, le laboratoire a récemment emménagé
dans de nouveaux locaux de 1 800 m2 au cœur du bioparc francilien. Il
a par ailleurs reçu des financements de nombreuses institutions telles
que le Conseil régional d’Ile-de-France, le Conseil général
de l’Essonne, l’Agence nationale de la recherche ou la Communauté
européenne, et participe au programme IngeCell du pôle de compétitivité
Medicen Paris Région.
Précisons que la gestion administrative, financière et logistique
d’I-Stem est assurée par une association Loi 1901 spécialement
fondée dans cette optique par l’AFM : le Centre d’Etude
des Cellules Souches (CECS). Depuis le début de l’année
2007, le CECS a déjà financé une trentaine d’ingénieurs
et de personnels administratifs travaillant à I-Stem…
Cellules souches, thérapie cellulaire et maladies monogéniques…
I-Stem s’engage dans l’un des domaines les plus prometteurs de
la biologie actuelle, tant pour la médecine que pour la recherche et
les biotechnologies. Son objectif vise en effet à évaluer les
potentiels thérapeutiques des cellules souches embryonnaires et adultes,
afin de mettre au point des thérapies substitutives ou régénératrices
dans le cas de maladies rares d’origine génétique. Sont
tout particulièrement visées les cardiomyopathies, les maladies
neuromusculaires, les génodermatoses et les maladies neurodégénératives.
I-Stem a obtenu, début 2005, la première autorisation à
travailler sur les cellules souches embryonnaires en France, à partir
de lignées de cellules importées de l’étranger.
En juin 2006, le laboratoire a reçu l’autorisation de l’Agence
de biomédecine pour construire une banque de lignées de cellules
mutées pouvant servir de modèles pour l’étude des
maladies monogéniques.
« Nous cherchons tout d’abord à faire proliférer
à très grande échelle des cellules souches embryonnaires
humaines, puis à les guider dans leur différenciation »,
explique M. Marc PESCHANSKI.. « Notre second objectif est d’amener
des projets jusqu’aux portes de l’essai clinique pour différentes
maladies (neurodégénératives, cardiaques, de la peau…).
Enfin, nous étudions des lignées de cellules souches malades
pour comprendre les mécanismes pathologiques et tester à l’échelle
industrielle des molécules chimiques… »
Dans cette optique, I-Stem a d’ailleurs mis en place une plate-forme
technologique particulièrement performante. Elément central
de cette plate-forme ? Un robot de criblage à haut débit,
capable de gérer en même temps et sans intervention humaine,
la culture de cellules disposées dans 40 000 puits indépendants.
Les premiers criblages sont attendus au début de l’année
2008…
Recherche fondamentale, développement
technologique et centre de ressources
Les travaux d’I-Stem s’articulent ainsi autour de trois entités
aux activités complémentaires :
Un laboratoire de recherche biologique fondamentale
I-Stem inclut tout d'abord un laboratoire de recherche biologique
dont le champ, bien qu’il soit défini par des finalités
pratiques, explore des domaines fondamentaux. L'évaluation du potentiel
d'application des cellules souches passe en effet par la caractérisation
de leurs propriétés biologiques, par le déchiffrage des
mécanismes qui sous-tendent leur pluripotence et leur différenciation,
par la compréhension des signaux qui dirigent leur destin vers les
phénotypes cellulaires...
L’utilisation de ces cellules souches à des fins thérapeutiques
requiert le développement de voies d'apport originales et l'analyse
de leur tumorigénicité et leurs capacités d'intégration
dans les tissus adultes lésés. L'application aux maladies monogéniques
recouvre elle aussi de multiples thèmes de recherche fondamentale :
définition des mécanismes pathologiques, identification des
biomarqueurs…
Une plate-forme de R&D technologique et
d'application des thérapies
L'objectif final d' I-Stem est de mettre à disposition des
médecins et des patients des produits thérapeutiques appliqués
aux maladies monogéniques. La production en masse de cellules souches,
leur culture automatisée au long cours, la mise au point des outils
de sélection et d'induction phénotypique sont des éléments
clés du développement des thérapies.
« La similitude que l'on peut trouver entre ces activités
et celles menées par de nombreuses sociétés de biotechnologie
n'a rien de fortuit. De fait, on peut considérer qu'’I-Stem est
en partie une «biotech à but non lucratif», qui partage
le terrain d'activités de nombreuses sociétés privées »,
remarque M. PESCHANSKI. « Plusieurs partenaires industriels
sont déjà associés à ces activités, et
il nous paraît indispensable d'enrichir encore ces partenariats en offrant
aux partenaires privés, sociétés de biotechnologies et
industriels de la pharmacie, des collaborations sur site… »
Un centre de ressources biologiques,
technologiques et de savoir-faire ouvert aux équipes extérieures
I-Stem développe des ressources biologiques, technologiques
et du savoir-faire de grande valeur, non seulement pour ses finalités
propres, mais aussi pour des équipes de recherche extérieures,
académiques et industrielles, dont les objectifs sont différents.
L’Institut a ainsi mis en œuvre une activité de service,
qui se traduira en particulier par l'accueil sur le site d'équipes
contractuelles. I-Stem y consacrera jusqu'à 20% de ses capacités…
Concluons en précisant que plusieurs fois au cours de l'année,
I-Stem vous propose de découvrir ses activités de recherche
et de développement dans le cadre de visites guidées par ses
chercheurs.
SD