Janvier 2008 - n°128
Zoom sur l’Institut de Chimie de Nice
C’est à l’initiative du Professeur Roger Condom
et du Doyen de l’université de Nice Sophia-Antipolis (UNSA),
le Professeur Raymond Négrel, que l’ICN a été créé
en 2002. Ils ont eu la volonté commune de créer une structure
unique sur des thématiques liées à la Chimie. Doté
de 3 laboratoires complémentaires, d’une Plate forme technologique
mutualisant les matériels lourds et offrant des formations de haut
niveau, l’Institut s’est forgé une place de choix au sein
de la recherche en Chimie.
Après sa création en 2002, l’Institut de Chimie de Nice
est très vite reconnu par le Ministère de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche comme structure fédérative
de recherche (SFR). De 2004 à 2005, c’est le Professeur Roger
Condom qui dirige l’Institut. Depuis janvier 2006, le Professeur Nicolas
Sbirrazzuoli a pris la direction de l’ICN. Pour le prochain contrat
d’établissement, le directeur sera le Dr Elisabeth Dunach, Directeur
de Recherche au CNRS et actuellement Directeur Adjoint de l’ICN, assistée
du Professeur Nicolas Sbirrazzuoli comme Directeur Adjoint.
Les objectifs de l’ICN
Institut de Recherche Scientifique de l’Université de Nice-Sophia-Antipolis
(UNSA), l’institut de Chimie de Nice a plusieurs objectifs :
- fédérer les recherches en Chimie à l’UNSA en
favorisant et consolidant les interactions entre les différents laboratoires
constitutifs ;
- élaborer et mettre en œuvre une politique scientifique ayant
pour but d’établir dans un premier temps une plus grande synergie
entre les équipes de recherche des laboratoires, dans le respect de
la diversité indispensable à la cohérence des enseignements
dispensés à l’UNSA. Dans un second temps, de contribuer
collectivement à impulser une dynamique et assurer un développement
durable d’une chimie de qualité.
- Veiller à ce que cette politique renforce la visibilité des
activités de recherche et de formation et favorise l’animation
scientifique
- Proposer à l’UNSA une politique de recrutement des enseignants-chercheurs
et des personnels IATOS en cohérence avec cette politique scientifique,
dans une vision prospective de l’évolution des laboratoires et
des thématiques.
- Proposer à l’UNSA une politique d’achat d’équipements
lourds et mi-lourds, pour le secteur chimie
- Permettre une amélioration et une meilleure utilisation des moyens
mis à la disposition des différents laboratoires de l’Institut
de Chimie, notamment par le développement des services communs regroupant
des appareillages lourds et mi-lourds
- Gérer les fonds propres destinés spécifiquement à
l’institut pour préparer les demandes de moyens humains et matériels.
- Promouvoir et consolider les relations avec l’environnement scientifique
et économique, notamment avec le tissu industriel
Trois laboratoires en interne
Basé sur le Campus Valrose, au cœur de Nice, l’Institut
de Chimie de Nice dispose d’un bâtiment d’environ 3 500
m2 dans lequel sont regroupés les 3 laboratoires de chimie de l’UNSA,
que nous vous présenterons lors d’un prochain article :
- le laboratoire de Chimie des Molécules Bioactives et des
Arômes (LCMBA - UMR 6001 CNRS), dirigé par le Dr Pierre
Vierling. Un premier champ thématique exploré au LCMBA concerne
la recherche et le développement de molécules aux propriétés
antivirales/antitumorales, de méthodes de dosage intracellulaire des
médicaments utilisés en clinique, et les vecteurs non-viraux
de transfert de gènes. Ces thématiques ont une forte dominante
“ synthèse organique ” mais aussi une coloration “
substances naturelles ” avec la recherche de structures bioactives dans
des organismes marins. Elles présentent aussi un intérêt
fondamental car elles visent le développement d’outils biologiques
pour une meilleure compréhension de la réplication virale et
de la prolifération cellulaire. Le deuxième champ thématique
exploré concerne la recherche de molécules constitutives des
arômes et des parfums et de nouvelles voies de synthèse qui permettent
d’accéder à ce type de molécules mais aussi à
d’autres ayant un fort potentiel industriel. La thématique “
Arômes ” présente un intérêt lié à
des aspects socio-économiques régionaux mais se trouve aussi
renforcé par les problématiques de recherche plus fondamentales
qui concernent les mécanismes moléculaires de l’olfaction.
- le laboratoire de Chimie des Matériaux Organiques et Métalliques
(CMOM - EA 3155), dirigé par le Pr Serge Géribaldi
jusqu’à fin 2007 et qui sera dirigé par le Pr Anne-Marie
Chaze à partir de 2008. Ce laboratoire travaille sur l’élaboration
et la caractérisation physico-chimique, thermique et mécanique
de matériaux organiques ou hybrides organiques / inorganiques innovants,
polymères et composites, la chimie des surfaces et des interfaces (matériaux
autobactéricides, matériaux à hydrophilie et lipophilie
contrôlée), la transformation de la biomasse (matière
végétale) dans le but, par exemple, de remplacer les matières
plastiques issues du pétrole. L’objectif étant d’obtenir
des matériaux hautes performances en respectant les critères
de développement durable.
- le laboratoire de Radiochimie, Sciences Analytiques et Environnement
(LRSAE –EA 1175), dirigé par le Pr Geneviève
Barci-Funel. Ce laboratoire s’intéresse à l’élaboration
de procédures analytiques permettant la quantification de contaminants
(ions métalliques radioactifs ou non radioactifs, composés organiques)
dans la biosphère et la géosphère. Parmi les objectifs
affichés, l’étude des transferts de polluants dans la
biosphère est particulièrement importante et porteuse d’avenir.
La connaissance du comportement bio-géochimique des polluants, faisant
intervenir les trois milieux air, eau, sol, permet d’apporter des réponses
à des problèmes sociétaux de la plus haute importance.
Au 1er octobre 2006, les 3 laboratoires comptaient au total 56 permanents
(40 enseignants-chercheurs, 7 chercheurs, 2,5 ingénieurs de la plate-forme
technologique, 3 personnels administratifs et 2,5 techniciens) et plus d’une
trentaine d’étudiants en thèse.
Une plate forme technologique de chimie
Afin d’optimiser aux mieux l’utilisation de ses moyens techniques,
l’ICN s’est doté d’une Plate Forme Technologique
(PFTC). Située au rez-de-chaussée du bâtiment recherche
chimie (1/5e du bâtiment), cette plate-forme est composée de
3 services mutualisés : un service de RMN, un service de spectrométrie
de masse et un service de modélisation et d’imagerie moléculaires.
Un plateau technique, regroupant les matériels mis à la disposition
de la communauté par les laboratoires membres de l’Institut,
vient compléter cette entité.
Ces équipements sont mis à la disposition de l’ensemble
des laboratoires de l’université de Nice-Sophia-Antipolis, des
laboratoires publics extérieurs à l’université
ou du secteur industriel. De nombreuses collaborations avec le milieu industriel
local et national existent. Ces collaborations se traduisent par des travaux
réalisés par l’ICN sous forme de prestations de service
ou de contrats de recherche.
Chaque service est sous la responsabilité d’un responsable technique
assisté d’un conseiller scientifique. Le directeur actuel est
le Dr Marc Gaysinski, également responsable technique du service RMN.
4 axes de recherche
Les secteurs des sciences chimiques représentés au sein de l’ICN
concernent 4 axes de recherche principaux : la Chimie des Molécules
Bioactives, la Chimie des Arômes, la Chimie des Matériaux, la
Chimie de l’Environnement et la Radiochimie.
L’Institut s’est impliqué notamment dans plusieurs pôles
de compétitivité :
- Mer, Sécurité, Sûreté et Développement
Durable (mondial)
- Parfums, Arômes, Senteurs et Saveurs (PASS au niveau national)
- Produits et Procédés innovants pour la Nutrition et la Santé
(Prod’Innov, pôle national).
mais aussi dans des projets ANR et des projets Européens.
« Les sociétés modernes ont à relever des défis
majeurs : problèmes environnementaux, énergie et développement
durable, santé, développement de nouvelles maladies, maintien
de la compétitivité économique de nos industries face
aux pays émergents, etc. Or, la chimie occupe une place centrale dans
toutes ces problématiques et seule une recherche forte dans ce domaine
nous permettra de relever ces nouveaux défis », commente
le Pr N. Sbirrazzuoli.
L’ICN s’intéresse à des domaines de recherche fondamentale
en chimie moléculaire, en chimie supramoléculaire, en chimie
analytique et en chimie des surfaces. Les équipes sont mobilisées
sur la synthèse de nouvelles molécules et de nouveaux matériaux
et nanomatériaux avancés fonctionnels ; l’étude
de leurs propriétés physiques (optiques, mécaniques,
électriques, magnétiques, adaptives) et/ou biologiques (activités
antivirales, antitumorale, antibactérienne, antimicrobienne…)
; l’étude des édifices supramoléculaires formés
par certaines molécules développées ; la mise au point
de procédures analytiques permettant la quantification de contaminants
dans la biosphère ou la géosphère ; l’étude
de mécanismes réactionnels, d’interactions intermoléculaires.
Ces activités sont pratiquées avec des objectifs différents,
des besoins variés et diversifiés et s’appuient sur des
synergies de compétences multiples et sur la mise en commun des moyens.
Cette diversité est voulue par l’ICN afin d’offrir aux
étudiants une formation de recherche équilibrée, performante,
riche, réactive et ouverte sur l’avenir. Les compétences
développées au sein de l’Institut permettront ainsi aux
chercheurs d’aborder avec efficacité quelques uns des défis
fondamentaux de notre société, auxquels la Chimie aura à
faire face.
Des conférences et des journées spéciales « Chimie
» sont organisées régulièrement. Par ailleurs,
le Département de formation en chimie propose 3 formations professionnelles
en alternance : Licence professionnelle ICPAC (Industries Chimiques et Pharmaceutiques
: Analyse et Contrôle), Master 2 Professionnel « FOQUAL »
(Formulation – Analyse – Qualité), Master 2 Professionnel
« MQM » (Matériaux- Qualité - Management). Les cours
sont assurés à la fois par des industriels et par des enseignants-chercheurs
de l’Université de Nice. Soulignons aussi la présence
d’un Master Recherche VEM (Chimie de la Vie, de l’Environnement
et des Matériaux pour un développement durable) au sein du Département
de chimie de Nice.
Depuis sa création, l’ICN s’est efforcé de favoriser
l’émergence de thématiques « transversales »
et de développer des projets communs de recherche. Il s’agit
là de promouvoir une politique de renforcement des collaborations internes
et inter-laboratoires, ainsi que des collaborations sur le plan national et
international, au niveau européen notamment.
L’année 2012 devrait voir la transformation de l’ICN en
laboratoire unique tout en conservant ses thématiques. Le recrutement
de techniciens et d’enseignants-chercheurs ainsi que des achats de matériels
lourds sont également prévus. L’enseignement et la recherche
vont continuer à contribuer au dynamisme de l’ICN qui a la volonté
de poursuivre et de développer son intégration dans des réseaux
nationaux et internationaux.
M. HASLÉ