Février 2008 - n°129

La Maison des Energies Rurales - un nouveau GIS en Haute-Normandie, centrée sur les bioénergies

C’est le 4 octobre dernier qu’a été inauguré le premier GIS (Groupement d’Intérêt Scientifique) sur les bioénergies en Haute-Normandie. La cérémonie s’est tenue à l’INSA de Rouen, sur le site de Saint-Etienne-du-Rouvray (76), en présence de l’ensemble des signataires.

Promouvoir la recherche et les projets en matière de bioénergie dans la région

Ce groupement d’intérêt scientifique, nommé « La maison des énergies rurales, pôle d’excellence en bioénergies », a pour but de promouvoir la recherche et les projets dans le domaine des bioénergies en Haute-Normandie. Il a été créé en juin dernier et regroupe sept partenaires : entreprise de recyclage de déchets, organismes agricoles et établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

Dans un contexte où les produits agricoles sont vus comme de nouvelles ressources énergétiques, ce GIS s’inscrit dans la lignée de « l’Ecoparc du Pays de Bray ». C’est d’ailleurs dans ce Pôle d’Excellence Rurale que sera implantée la future unité de méthanisation exploitée par CapIK, société regroupant deux des partenaires du GIS : la coopérative agricole Cap Seine et l’entreprise de recyclage de déchets IKOS Environnement.

« Les objectifs des projets scientifiques du GIS sont de structurer, légitimer et faciliter la recherche de solutions, en tenant compte notamment des réalités de la Région et en développant des compétences au croisement de différentes disciplines », précise M. Jean-Charles DESCHAMPS, président du GIS.

La création du GIS « la maison des énergies rurales » en Haute-Normandie offre un cadre pour des coopérations scientifiques et technologiques entre le monde agricole, des détenteurs de déchets organiques, des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, et d’autres acteurs du développement territorial, qui visent la mise en place de filières énergétiques courtes.

Les sujets pressentis pour les projets scientifiques et technologiques du GIS sont la méthanisation, les autres formes d’utilisation énergétique de la matière organique, et l’autonomie énergétique.

Une organisation souple et ouverte

Le GIS compte sept membres fondateurs :
- CAP SEINE, coopérative agricole ;
- IKOS, collecte, tri, traitement par méthanisation, stockage des déchers ménagers et industriels ;
- le Crédit Agricole Normandie Seine ;
- le SERDA, Service d’Economie Rurale et de Développement Agricole
- l’ESIPTA, Ecole d’Ingénieurs en Agriculture
- l’Université du Havre
- l’INSA Rouen

Précisons ainsi que, du côté des établissements supérieurs d’enseignement et de recherche, l’Université du Havre souhaite partager des expériences dans l’ingénierie des projets, notamment à travers son service de valorisation de la recherche. Son expérience et ses travaux à venir sur le mixage des différentes sources d’énergie devraient permettre d’avancer sur des projets de territoire qui visent une part d’autonomie, en particulier dans le domaine de l’électricité. Sa Plateforme technologique, à Fécamp, spécialisée dans la production d’électricité en site autonome, sera certainement sollicitée. Un autre laboratoire, spécialisé celui-ci dans la maîtrise de l’énergie dans les bâtiments, apportera des compétences utiles au monde rural.

L’ESIPTA, école d’ingénieurs en agriculture, est engagé dans un grand réseau de recherche sur le végétal, l’agronomie et la transformation des agroressources. Cette école, qui dépend de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture, connaît les problématiques locales. L’ESITPA participe au GIS dans le but d’organiser le transfert de technologies, de répondre aux besoins de la filière agricole et de mener des tests en conditions pré-industrielles d’applications potentielles.

Enfin, l’INSA de Rouen coopére dans le cadre du GIS avec pour objectif la valorisation de ses recherches et le transfert de technologie. Le champ des compétences de l'INSA de Rouen s'articule autour de 6 formations d’ingénieur, de 8 laboratoires de recherche et de 4 Centre d'Étude et de Recherche Technologique et Industrielle. L'apport dans le GIS pourra se faire tant au niveau de la chimie et des procédés que de l'énergétique lié au développement durable et à la valorisation des agro-ressources. L'INSA de Rouen dispose notamment d'un ensemble de bancs d'essais pour les combustibles et biocombustibles regroupant chaudières, turbine et moteur cogénération.

« Les sept membres fondateurs sont réunis dans le cadre d’une organisation souple et ouverte, fédérant des compétences scientifiques et techniques locales autour de projets spécifiques », nous explique M. GUERAULT, directeur du GIS.

Le GIS a été officiellement constitué le 13 juin 2007. Le président en est M. Jean-Charles DESCHAMPS, Cap Seine, et son directeur, M. Hubert GUERAULT, Chambre d’Agriculture de Seine-Maritime. Ses travaux s’appuieront sur l’expertise et les conseils d’un Comité scientifique plusidisciplinaire.

Historique

Constitution de pôles d’excellence rurale (PER) par le Syndicat mixte d’aménagement et de développement du Pays de Bray pour la labellisation du projet « l’ECOPARC du Pays de Bray » autour du thème « Unir ses énergies en Pays de Bray ».

Labellisé par le Ministère en septembre 2006, le projet concerne la création d’une unité de méthanisation sur le site d’IKOS Environnement à Fresnoy Folny (76), unité qui sera exploitée par CapIK.

La méthanisation en phase liquide développée dans ce projet ont posé un certain nombre de questions aux porteurs de Projet, qui sont à l’origine de la constitution d’un petit groupe de travail. En parallèle, à l’initiative, entres autres partenaires, du Crédit agricole Normandie Seine, un grand groupe, plus large que le précédent, s’est constitué. Ce deuxième groupe s’est interrogé sur la dimension du territoire, du gisement qu’il représente, de la cohérence et des équilibres à trouver.

Le GIS « la maison des énergies rurales » est une combinaison entre ces deux groupes de travail. Sa vocation première : les enjeux des nouvelles énergies de proximité issues du monde agricole et rural.

Le but du GIS

Les produits agricoles, traditionnellement tournés vers les secteurs alimentaires, sont regardés comme de nouvelles ressources énergétiques. Dans le domaine des énergies, les exploitants agricoles souhaitent, à côté des filières longues organisées par les grands raffineurs et producteurs d’électricité, investir les filières courtes. Les filières courtes sont entendues ici comme celles qui transforment sur place, suivant des procédés courts et accessibles, les produits agricoles en matières énergétiques destinées à des applications à proximité du centre de transformation.

Les travaux de recherche concerneront tant l’unité de méthanisation que les autres sources d’énergie renouvelable envisageables à l’échelle locale et qu’il sera possible de mixer, visant une plus grande autonomie énergétique, non seulement dans les exploitations agricole, mais pourquoi pas, également, dans un espace rural déterminé.

Il s’agira également de conseiller les exploitants en matière de culture de l’énergie (au sens propre et figuré), y compris en créant de nouvelles filières courtes d’approvisionnement énergétique, et de promouvoir les filières nouvelles de valorisation des déchets verts ou autres formes de matières organiques (productions non récoltées, résidus, etc..).

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