Clap de fin pour PARISCIENCE 2023 !
La 19ème édition de Pariscience, le festival international du film scientifique, s’est achevée le 30 octobre 2023 avec son palmarès et la remise des prix à l’Amphithéâtre Verniquet du Muséum d’Histoire Naturelle (Paris).
Durant 13 jours, la culture scientifique a brillé à travers des projections, des échanges et des rencontres en salle à Paris, et en virtuel dans toute la France. Le festival Pariscience a permis à son public de décrypter la beauté et les défis du monde.
Zoom sur deux sujets lauréats
Le Prix E-Toile de Science
Ce que la science ne pourra peut-être Jamais prouver… Les rêves secrets des araignées ?
Chaîne-Le_Tillythropode.
Pour rappel, chez homme, le sommeil est un état physiologique périodique où l’organisme a deux cycles : sommeil lent et sommeil paradoxal. La phase paradoxale a été étudiée dès les années 1950 et a démontré que l’activité cérébrale pendant cette phase de sommeil augmente fortement, avec des rêves plus nombreux et des mouvements oculaires rapides appelés REM (Rapid Eye movement).
L’étude menée sur des animaux a démontré que le sommeil paradoxal est commun à la majorité des mammifères, à l’exception des dauphins et d’autres cétacés. Par ailleurs, dans les années 1960, il a été démontré que les oiseaux ont également les deux phases de sommeil, ce qui interroge sur l’origine de ce fonctionnement commun aux oiseaux et aux mammifères : convergence évolutive ou non ? La première hypothèse commune aux deux espèces serait l’apparition de l’homéothermie (régulation température corporelle) en même temps que le sommeil paradoxal. Les autres animaux qui n’ont pas cette caractéristique sont des ectothermes et ne partagent pas ce sommeil en deux phases car trop soumis aux variations de température. Par ailleurs, les chercheurs ont observé une corrélation entre la place de l’animal dans la chaine alimentaire et le temps de sommeil. Plus l’animal est un prédateur, et donc dominant, moins il craint son environnement et peut se permettre de dormir.
Ce constat vole en éclat en 2016, quand une étude allemande parue dans la revue Science évoque deux phases de sommeil distinctes chez le lézard. En 2019, des études montrent la présence de sommeil paradoxal chez le poisson zèbre, la seiche, la pieuvre… En 2022, une équipe de chercheurs a observé que l’araignée sauteuse (Evarcha Arcuata) a le même comportement durant son sommeil et qu’elle fait des rêves. Elle se suspend à un fil, a une activité diminuée, cependant elle a des spasmes par moment dans ses membres. Les chercheurs ont observé de jeunes araignées, toute en transparence, dans leur repos. Les chercheurs ont décelé chez elles des spasmes presque similaires aux REM. Elles semblent se reposer mais aucune certitude, car la recherche n’a pas encore la technique pour enregistrer les informations d’activité cérébrale de l’araignée. Cette étude ouvre le champ des possibles et remet en cause le fait que le sommeil paradoxal soit réservé à des mammifères.
Au vu des récentes recherches, le sommeil humain n’est donc pas éloigné de celui des autres animaux, cependant, il est encore difficile de savoir si l’animal au repos est vraiment dans le sommeil ou juste immobile et s’il a des REM. Le sommeil est universel dans le règne animal même si ses formes varient. Il est essentiel pour la consolidation de la mémoire, la bonne gestion des émotions et un bon système nerveux. Les phases paradoxales sont présentes chez la plupart des animaux et peuvent avoir des fonctions différentes à la survie des organismes. Finalement avec ces points communs sur le sommeil, ces espèces pourraient-elles être considérées comme nos égales ?
Avec beaucoup d’humour et un ton décalé, le présentateur de la chaîne diffuse des informations de qualité sur la biodiversité du vivant en s’appuyant sur des images et des publications scientifiques.
Le Tillythropode, accompagné du Jury E-toiles de sciences et de Cyril Pennec - © Stéphane Félicité
Prix Symbiose – Compétition de courts métrages en 48H
Sport sur la touche
Réalisé par Baptiste Brossillon, Marina Abello et Louise Sudour
Historiquement, le sport se vivait dans un stade, puis plus tard avec la télévision dans un canapé. Avec l’avènement du numérique où l’on voit tout en un clic, le sport perd graduellement du terrain sur les autres divertissements. Son identité se noie dans la masse et les tribunes se vident. Comment les acteurs du secteur réagissent à cette métamorphose ?
Les chercheurs en sciences du sport tentent d’y répondre. Première tactique découverte : les organisations sportives diversifient leurs produits pour capter l’attention de leur public (Réseaux sociaux, séries Netflix, réalité mixte, jeux vidéo). Deuxième tactique : les matchs continuent sur les terrains des institutions. Les organisations du sport assoient leur domination en changeant les règles du jeu (nombre de points, de joueurs, la structure des compétitions, du temps de marche). Tout est revisité au nom de l’attractivité. D’ailleurs le projet de la Ligue de football le prouve. Elle voudrait mettre la main sur les lois du foot et se séparer des institutions traditionnelles, pour offrir aux spectateurs des matchs plus intéressants. D’après les chercheurs, l’industrie sportive tombe dans les filets de l’économie et doit se métamorphoser pour survivre.
Dans le cadre de la thématique « Métamorphose » imposée par le Prix Symbiose cette année, ce court métrage bien ficelé pose la problématique du rendement financier dans le sport, alors que celui-ci était au départ un loisir et une distraction.
Les lauréats du Prix Symbiose ( Baptiste Brossillon, Marina Abello, Louise Sudour ) - © Stéphane Félicité
Un nouveau succès pour l’équipe organisatrice du Festival - l’AST, Association Science & Télévision – qui vous propose de retrouver, en 2024, les équipes des prochains films, les professionnels et le public de passionnés, pour la 20ème édition de Pariscience !
Pour tout savoir sur le Festival : www.pariscience.fr
M. HASLÉ
Le Palmarès 2023 Les compétitions scolaires Le Prix « Innovation » des Collégiens Le prix des Lycéens
Le Grand Prix AST – Ville de Paris Le Prix Etudiant Le Prix Grand Ecran Une mention spéciale a été décernée à : Le Prix Buffon Le Prix UPSIDE Le Prix du Public Le Prix ADAV Le Prix E-Toiles de Science L’Incubateur de Pariscience Prix Symbiose – Compétition de courts métrages en 48H Prix du Premier film scientifique |