L’IRD mobilisé sur la 12e Conférence internationale AFRAVIH
L’Institut de recherche pour le développement (IRD) a participé du 16 au 19 avril derniers, à Yaoundé au Cameroun, à la 12e édition de la Conférence portée par l’Alliance Francophone des Acteurs de santé contre le VIH et les Infections Virales chroniques ou émergentes (AFRAVIH). Valérie VERDIER, Présidente-directrice générale de l'IRD a fait le déplacement, accompagnée d’une trentaine de scientifiques de l'Institut qui ont pris part aux différents temps forts de ce congrès international.
Organisés autour de conférences plénières, de sessions de communications orales et affichées ainsi que de symposiums et de rencontres thématiques, ces quatre jours de conférence ont été l’occasion non seulement pour les chercheurs et décideurs du monde francophone de se rassembler autour de l'actualité scientifique, mais aussi pour le monde associatif et communautaire d'échanger sur les meilleurs moyens de poursuivre la lutte contre les discriminations et pour l'égalité d'accès aux soins pour tous.
Quatre jours au cours desquels Yaoundé s’est imposée comme la capitale francophone des échanges sur le VIH, les hépatites virales, les maladies émergentes qui constituent des enjeux majeurs de santé publique et un défi pour les systèmes de santé en Afrique…
« l’équipe IRD à la conférence Afrivih 2024 » - (c) IRD- Jean Gégoire Kayoum
L’IRD, engagé de longue date dans la lutte contre le VIH et les IST en Afrique
L'IRD est un acteur engagé depuis de longues années dans la lutte contre le VIH/SIDA et les infections sexuellement transmissibles (IST) en Afrique. AFRAVIH constitue une opportunité majeure pour ses jeunes chercheurs, scientifiques et leurs partenaires, d’échanger sur les connaissances acquises à travers les projets, dispositifs et formations de l’IRD, de partager les dernières avancées de la science et de promouvoir les stratégies efficaces en matière de prévention, de diagnostic et de traitement de ces maladies sur le continent africain.
Ces quatre jours de conférence ont par ailleurs permis de renforcer les partenariats équitables pour faire émerger des solutions durables face aux enjeux sanitaires, humains et sociaux cruciaux liés au VIH, aux hépatites B et C, à la tuberculose ainsi qu’aux infections par les papillomavirus et virus émergents en Afrique. L’accès universel aux traitements et aux vaccins, ainsi que la mise en place de systèmes de santé performants sont des priorités de recherche pour l’IRD dans l’atteinte des cibles des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, et notamment celles de l’ODD 3.
« l’équipe IRD au stand de l’IRD lors de Afravih 2024 » - (c) IRD- Jean Gégoire Kayoum
Parmi les temps forts de l’IRD…
Mardi 16 avril :
→ Intervention de Valérie VERDIER, Présidente-directrice générale de l’IRD, au cours de la cérémonie d’ouverture ;
→ Discours d’ouverture du Symposium UNITAID par le Pr. Eric DELAPORTE, médecin infectiologue, directeur du département Santé et sociétés de l’IRD (Montpellier) sur le thème « 10 ans d’accès au dolutégravir ».
Mercredi 17 avril :
→ dans la session Antirétroviraux : prévention et traitements, intervention de Luis SAGAON TEYSSIER, économiste, directeur de recherche à l’IRD, sur « l’évolution des stratégies antirétrovirales et de leurs coûts chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) suivis à l’hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris » ;
→ dans la session Santé mentale : Charlotte BERNARD, GHIGS, Global Health in the Global South (Centre de recherche INSERM U1219 / Université de Bordeaux / IRD) avec pour thématique « Faisabilité du dépistage de la dépression dans les centres de prise en charge du VIH à Dakar et en périphérie : étude qualitative auprès de différentes parties prenantes » ;
Jeudi 18 avril :
→ la matinale, animée par Avelin AGHOKENG (MIVEGEC, Maladies Infectieuses et Vecteurs : Ecologie, Génétique, Evolution et Contrôle, IRD / CNRS / Université de Montpellier) sur le thème « Intérêt d’un test universel pour la détection des infections causées par les virus conventionnels, émergents et ré-émergents » ;
→ dans la session Emergences : Antoine NKUBA, chercheur biomédical à l’IRD (TransVIHMI, Recherches Translationnelles sur le VIH et les Maladies Infectieuses endémiques et émergentes, UMI 233 - U1175), sur « la place de la sérologie dans la riposte aux émergences infectieuses » ;
→ dans la session Risque cardiovasculaire : Pierre de BEAUDRAP, CEPED (Centre Perspective & Développement) sur les « Performances neurocognitives chez des adultes avec et sans infection par le VIH en Côte d’Ivoire (VIRAGE) ».
Vendredi 19 avril :
→ dans la session Tuberculose : Maryline BONNET, médecin et directrice de recherche à l’IRD (TransVIHMI), sur les actualités de la tuberculose.
→ dans la plénière 3 : Séverine CARILLON (SESSTIM) : « Antirétroviraux à longue durée d'action : entre sur / remédicalisation et allégement ».
A noter également deux sessions de speed searching organisées sur le stand de l’IRD ont permis à de jeunes chercheurs, doctorants et post-doctorants de présenter leurs recherches de manière concrète, en mettant l’accent sur les avancées tirées de leurs travaux. Parmi eux :
- Seydou DRABO : « Triple élimination de la transmission mère-enfant du VIH, de la Syphilis et de l’Hépatite B en Gambie : le projet TRI-MOM » ;
- Eddy KINGANDA LUSAMAKI : « Le séquençage du génome entier du Mpox virus en RDC, un outil pour surveiller une menace globale potentielle » ;
- Seydina BA : « La recherche communautaire Tagg Picc »
« La dernière décennie a été le témoin de progrès majeurs dans la prévention, le diagnostic et le traitement de ces pathologies », a écrit la Professeure Christine KATLAMA, Présidente de l'AFRAVIH, dans l’éditorial de la Conférence AFRAVIH 2024. « Des antirétroviraux puissants et accessibles partout dans le monde permettent un contrôle optimal de la réplication virale. Des prophylaxies du VIH telle que la PrEP, orale et bientôt sous des formulations à longue durée d’action, ont fait preuve de leur efficacité. L’hépatite B se prévient par une vaccination dès la naissance et se contrôle par des traitements accessibles, tandis que l‘hépatite C se guérit à condition d’être diagnostiquée et de disposer du traitement oral, court, simple, qui éradique le virus. Les infections par les papillomavirus, responsables de cancers qui fauchent par millions, les femmes en particulier, se préviennent également par une vaccination efficace et se traitent aussi, à condition d’être diagnostiquées tôt… »
« Alors puisque les outils sont là, que manque-t-il ? Des moyens financiers certes, mais aussi une mobilisation exigeante des professionnels de santé, des usagers, de la population générale : pour obtenir ces moyens, pour que le fatalisme et l’inéluctable reculent, pour que la santé ne soit pas limitée aux soins mais inclue la prévention, une tâche plus ardue peut-être », poursuit la Pr KATLAMA. « La communauté que vous êtes, que nous sommes, ensemble, doit affirmer haut et fort que la pandémie de VIH ne pourra s’éteindre que lorsque la peur liée à la discrimination, le rejet social, la non-acceptation des différences aura reculé, que toutes les communautés auront fait leur la protection des individus fragiles, plus que leur répression. C’est pour cela que nous sommes à Yaoundé, pour cela et pour construire cette vision solidaire de la santé... »
Pour en savoir plus : www.ird.fr
S. D.