Success story. Le 1er Neomab container est aujourd’hui en service au Ghana !
Il est le premier de l’offre « Your Lab in a Container », imaginée début 2020 au siège de Veolia [Aubervilliers – France]. Le nouveau laboratoire de mesure mobile Neomab container, mis en service au Ghana, est né d’un projet collectif et international qui a associé à l’équipe Veolia ghanéenne, plusieurs experts Chimie du Groupe et des représentants du pôle technique en charge du secteur minier, aux côtés de la filiale Veolia sud-africaine et de la société Fameco, spécialiste du reconditionnement de matériel analytique de grandes marques.
Découvrons la success story de ce premier Neomab container, aujourd’hui employé à la caractérisation des effluents des mines d’or d’Obuasi, après une conception et une mise en œuvre dans les meilleurs délais !
OS Media Photo & Video (© Veolia Ghana Limited)
Quelle est la mission de Veolia Ghana ? Quelle place y occupe le Neomab container ?
« Veolia Ghana assure l’exploitation et la maintenance des usines de traitement des eaux pour l’industrie minière au Ghana », explique Adrien Cerino. « Notre équipe réunit 130 personnes qui travaillent en rotation 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 sur cinq stations de traitement des effluents miniers – pour assurer un rejet de l’excédent d’eau conforme aux normes environnementales - et deux usines d'eau potable alimentant les logements du site et certaines installations publiques telles que l’hôpital. Nous sommes également engagés pour l’un de nos clients dans une étude de faisabilité à long terme qui intègre l’évaluation du processus global de gestion de l'eau sur le site minier, d'un point de vue quantitatif et qualitatif. Nous comptons au Ghana deux contrats miniers : AngloGold Ashanti sur la mine d’or d’Obuasi et FGR (Future Global Resources) sur la mine de Bogoso » précise Laurent Munier.
« Nous utilisons aujourd’hui le laboratoire mobile Neomab container principalement pour surveiller la qualité de l’eau sur la mine d’Obuasi, mais aussi de manière plus ponctuelle pour caractériser des effluents de projets industriels en développement, comme cela a été le cas récemment pour des échantillons qui nous ont été envoyés d’une mine de Côte d’Ivoire », complète Adrien Cerino. « Les matrices analysées sont les eaux brutes et les effluents issus des mines d’or. Ces matrices sont très complexes non seulement par nature, du fait de leur forte minéralisation, mais aussi par leur grande variabilité… »
Comment étaient gérées ces analyses avant Neomab Container ?
« Nous disposions jusqu’à lors sur le site d’Obuasi d’un laboratoire équipé de matériels d’analyse standard tels que turbidimètre et spectromètre, mais les capacités limitées de cette unité, tant en termes de précision analytique que de volume d’échantillons, nous imposaient de sous-traiter une partie de nos caractérisations. Nous nous heurtions alors à des résultats régulièrement jugés incohérents et un délai d’attente de plusieurs jours voire plusieurs semaines, dans un contexte où la réactivité est primordiale pour un ajustement rapide des procédés de traitement. »
Comment a été lancé le concept Neomab Container ? Avec quelles ambitions ?
« Le projet Neomab Container est né d’une conjonction de besoins, de limitations techniques de l’existant, et de rencontres », se souvient Laurent Piat. « Tout d’abord, dans le cadre de l’étude réalisée pour notre client, nous devions collecter un grand nombre de données dans un délai relativement court. Pour autant, notre laboratoire central ne permettait pas de répondre à la précision et au volume important de ces caractérisations, et ne disposait pas non plus de la place nécessaire à l’installation d’autres matériels d’analyse. N’étant par ailleurs pas pleinement satisfaits des résultats fournis par nos prestataires externes, il nous fallait donc réfléchir à d’autres solutions. »
« Henry Jogand, expert Chimie du pôle performance et technique, nous a alors énormément aidés dans cette phase d’analyse technique », poursuit Laurent Piat. « Convaincu de l’importance de nous doter d’équipements analytiques plus pointus pour gérer de façon optimale cette vaste collecte de données, Henry venait en outre de rencontrer nos collègues sud-africains, capables d’aménager des containers de voyage à des fins technologiques. La réunion organisée début 2020 au siège de Veolia, sous l’impulsion notamment de David Benanou, expert Chimie analytique au sein de la DSMP, et de Florence Poty, expert qualité eau potable à la Direction Technique France, en présence de la société Fameco, a ensuite été décisive. »
« Nous sommes spécialisés depuis plus de 20 ans dans le reconditionnement et la revente de matériels de laboratoire de grandes marques pour donner aux laboratoires l’opportunité d’accéder à moindre coût à des équipements de qualité, tout en limitant leur impact écologique. Des valeurs écoresponsables que nous partageons avec le groupe Veolia », souligne Pierre Bellanger, directeur commercial Fameco Analytical Instruments.
C’est donc aux termes de cette rencontre qu’est né le concept Neomab container, un laboratoire mobile et autonome, doté de matériel analytique neuf et/ou de seconde main reconditionné, à prix ajusté, pour permettre aux entités opérationnelles de résoudre leurs problématiques de mesure sur des matrices complexes. Un laboratoire rapidement déployable sur site, robuste et performant, qui peut par ailleurs être aisément déménagé au terme de sa mission !
« Ce dernier point est également très important pour nous au Ghana », souligne Adrien Cerino. « Car au-delà de notre besoin d’ingénierie immédiat pour collecter sur une courte période le grand volume d’analyses qu’implique l’étude due à notre client, notre objectif est de proposer grâce au Neomab container un nouvel outil technologique, une nouvelle offre de services d’ingénierie, en appui à notre démarche commerciale. Un atout clé qui nous permet, en arrivant sur un nouveau site minier - dont les qualités d’eaux sont généralement peu connues et où nous manquons souvent de données opérationnelles - de disposer d’un panel complet de méthodes pour aller plus vite, mieux comprendre et réduire énormément les risques liés au choix technologique anticipé. »
OS Media Photo & Video (© Veolia Ghana Limited)
Du plan de construction à la mise en service…
« Henry Jogand et David Benanou ont défini le type d’équipements à intégrer au Neomab container pour une adéquation précise avec les besoins analytiques sur le terrain », explique Laurent Piat. « Laurent Munier, directeur technique de Veolia Ghana, a lui aussi largement contribué à l’avancée de ce projet, en assurant notamment le lien technique avec l’équipe sud-africaine afin de définir le plan de construction et l’aménagement intérieur du laboratoire mobile. »
Installation des paillasses, sorbonne et hotte de laboratoire, armoire de stockage des consommables, systèmes d’alimentation en eau et en électricité, gestion des déchets, aération et climatisation, douche de sécurité… le container de 6m sur 2,9m a été aménagé en Afrique du Sud et floqué aux couleurs de Veolia, avant d’être acheminé au Ghana où ont été intégrés ses équipements analytiques, neufs et reconditionnés, livrés au cours de l’été 2021 par Fameco.
Pièces maitresses de ce parc instrumental : un spectromètre ICP (plasma à couplage inductif) et un système de chromatographie ionique, un COTmètre (Carbone Organique Total), une balance et un banc test ainsi qu’un générateur de gaz et un système de production d'eau ultra pure…
« L’un des enjeux importants de ce projet était d’avancer rapidement », remarque Adrien Cerino. « La pandémie de covid-19 et les aléas d’une première expérience ont quelque peu freiné la mise en service en routine du Neomab container. Toutefois en moins de deux ans, de l’idée au terrain, le projet a pu être finalisé. Notre laboratoire mobile nous a d’ores et déjà permis de conclure l’étude réalisée pour notre client et de pouvoir lui proposer, grâce aux nombreuses données collectées, un choix de technologies précisément justifié et adapté à ses besoins ».
OS Media Photo & Video (© Veolia Ghana Limited)
L’expérience Neomab container vécue sur le terrain, le témoignage de Sally Basil et de Selorm Debra !
« Avant même la mise en œuvre effective du Neomab container sur le terrain, l’expérience a réellement commencé pour moi au printemps 2021 lors de mon départ vers la France où j’étais attendue chez Fameco, à Strasbourg, pour être formée aux instruments de spectrométrie ICP et chromatographie ionique », explique Sally Basil. « Le monde entier était figé par l’épidémie de covid-19 et ce voyage - mon premier hors du Ghana ! - a été aussi complexe d’un point de vue logistique que dense et riche en termes d’apprentissage et de nouvelles connaissances. »
« Nous tenons en effet à souligner la ténacité et le courage de Sally ! Le contexte sanitaire nous interdisant de l’accompagner, Sally a dû se rendre seule à Strasbourg où elle ne disposait ensuite que de deux jours – au lieu de la semaine initialement programmée - pour se familiariser au fonctionnement des deux instruments et à la maitrise de leurs logiciels », commente Laurent PIAT. « Un volume énorme d’informations pointues à intégrer et à savoir restituer pour les mettre en application sur le terrain une fois les équipements installés au sein du laboratoire mobile… Sally a fait un travail remarquable ! ».
Les atouts du Neomab container au quotidien ? « Sans hésiter : la précision d’analyse, l’efficacité des processus et le gain de productivité ! », répond Sally Basil. « La large automatisation des équipements au sein du Neomab container nous permet en effet, après la préparation des échantillons, de libérer un temps précieux pour nous consacrer à d’autres tâches dans le laboratoire central. » Six personnes travaillent ainsi au sein du laboratoire d’Obuasi sur les équipements standards, et deux d’entre elles, formées par Sally, maitrisent l’utilisation des instruments plus spécifiques du Neomab container.
« Aujourd’hui, grâce à ce projet précurseur, nous avons acquis sur le site minier d’Obuasi, en un temps record, une grande quantité de données analytiques extrêmement précises et fiables, et ceci pour un investissement cinq à dix fois inférieur à celui qu’aurait impliqué la construction d’un laboratoire traditionnel, tout en éliminant les coûts de sous-traitance et limitant par ailleurs notre impact environnemental », remarque Adrien Cerino. « Nous disposons ainsi sur ce site d’une excellente visibilité à moyen terme qui nous positionne sur le plan compétitif devant tout autre opérateur de traitement d’eau. Nous sommes désormais en mesure de présenter à notre client une solution pérenne que nous espérons voir se concrétiser par la construction prochaine d’une nouvelle usine de traitement des eaux et effluents sur le site minier… »
« Le projet Neomab container Ghana est une réussite, aussi bien en termes de performance que de productivité. Aujourd’hui exclusivement utilisé par notre équipe pour la caractérisation des effluents miniers, nous envisageons d’autres applications comme la valorisation de sous-produits issus du traitement des eaux. Au-delà du secteur minier, par ailleurs, il est parfaitement en mesure de répondre aux problématiques d’autres sites industriels également soumis à une grande complexité et variabilité des matrices qu’ils doivent contrôler… », conclut Adrien Cerino.
A quand la mise en œuvre d’autres Neomab containers dans le monde ?