2022-02-02
Covid-19 : Un phénomène de « mort cellulaire programmée » chez les patients hospitalisés
Près de 60 % des patients hospitalisés pour Covid-19 présentent une lymphopénie, c’est-à-dire une diminution du nombre de lymphocytes[1] circulant dans le sang par rapport aux valeurs normales. Les mécanismes expliquant cet état sont longtemps demeurés mal compris. Dans une nouvelle étude, des chercheurs et chercheuses de l’Inserm et d’Université de Paris[2] en collaboration avec des équipes nîmoises (CHU de Nîmes), canadiennes (Université Laval) et portugaises (University of Minho and Hospital of Braga)[3] ont mis en évidence un phénomène de mort cellulaire programmée dénommé « apoptose »[4] qui expliquerait la perte des lymphocytes chez ces patients. Ils ont également montré in vitro que ce processus est réversible grâce à l’utilisation d’inhibiteurs de caspase, des molécules qui bloquent l’action des enzymes responsables de l’apoptose. Ces résultats, publiés le 22 janvier 2022 dans la revue Cell Death & Differentiation, permettent d’envisager de nouvelles pistes thérapeutiques pour les patients atteints de formes sévères de Covid-19.
Sources
T cell apoptosis characterizes severe Covid-19 disease
Sonia André1, Morgane Picard, Renaud Cezar2, Florence Roux-Dalvai3,4, Aurélie Alleaume-Butaux1,5, Calaiselvy Soundaramourty1, André Santa Cruz6,7,8, Ana Mendes-Frias6,7, Clarisse Gotti3,4, Mickaël Leclercq3,4, Alexandre Nicolas1, Alexandra Tauzin1, Alexandre Carvalho6,7,8, Carlos Capela6,7,8, Jorge Pedrosa6,7, António Gil Castro6,7, Lucy Kundura9, Paul Loubet10, Albert Sotto10, Laurent Muller11, Jean-Yves Lefrant11, Claire Roger11, Pierre-Géraud Claret12, Sandra Duvnjak13, Tu-Anh Tran14, Gina Racine15, Ouafa Zghidi-Abouzid15, Pierre Nioche1,5, Ricardo Silvestre6,7, Arnaud Droit3,4, Fabrizio Mammano1, Pierre Corbeau2,9,* , Jérôme Estaquier1,15,*
1 INSERM-U1124, Université Paris, Paris, France
2 Laboratoire d'Immunologie, CHU de Nîmes, Nîmes, France
3 Proteomics platform, CHU de Québec - Université Laval Research Center, Québec City, Québec, Canada.
4 Computational Biology Laboratory, CHU de Québec - Université Laval Research Center, Québec City, Québec, Canada.
5 Structural and Molecular Analysis Platform, BioMedTech Facilities INSERM US36-CNRS UMS2009,Université Paris, Paris, France
6 Life and Health Sciences Research Institute (ICVS), School of Health Sciences, University of Minho, Braga, Portugal
7 PT Government Associate Laboratory, Braga/Guimarães, Portugal
8 Department of Internal Medicine, Hospital of Braga, Braga, Portugal.
9 Institut de Génétique Humaine UMR9002 CNRS-Université de Montpellier, Montpellier, France
10 Service des Maladies Infectieuses et Tropicales, CHU de Nîmes, Nîmes, France
11 Service de Réanimation Chirugicale, CHU de Nîmes, Nîmes, France
12 Urgences Médico-Chirugicales Hospitalisation, CHU de Nîmes, Nîmes, France
13Service de Gérontologie et Prévention du Vieillissement, CHU de Nîmes, Nîmes, France
14 Service de Pédiatrie, CHU de Nîmes, Nîmes, France
15 CHU de Québec - Université Laval Research Center, Québec City, Québec, Canada.
Cell death & Differentiation, janvier 2022 : DOI : https://www.nature.com/articles/s41418-022-00936-x