2022-02-23
Pollution atmosphérique : 7 900 décès prématurés pourraient être évités chaque année en Île-de-France en respectant les recommandations de l'OMS
L’Observatoire Régional de Santé Île-de-France (ORS) et Airparif publient une nouvelle étude de référence qui quantifie l’impact de la pollution de l’air sur la mortalité en région Île-de-France.
Il ressort de cette étude que :
• Si de nouvelles mesures sont prises pour abaisser les niveaux actuels de pollution de l’air sous les valeurs recommandées par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), environ 7 900 décès prématurés pourraient être évités chaque année en moyenne en Île-de-France (chiffres 2019).
• La lutte contre la pollution de l’air mise en place par les collectivités, l’Etat, les associations de protections de l'environnement et les acteurs économiques est une mesure de santé publique particulièrement pertinente et efficace : à titre d’exemple, entre 2010 et 2019, le nombre annuel de décès attribuables à l’exposition prolongée aux particules fines PM2,5, un des principaux polluant de l’air, est passé de 10 350 à 6 220, et a donc baissé de 40 %. Cela correspond à un gain moyen d’espérance de vie de près de 8 mois en moyenne par habitant en Île-de-France.
• La pollution de l’air est responsable de près de 1 décès sur 10 en Île-de-France en 2019.
La qualité de l’air est améliorée, mais encore insuffisamment
L’exposition à la pollution de l’air favorise le développement de pathologies chroniques graves, en particulier des pathologies cardiovasculaires, respiratoires et des cancers. Cela se traduit par une augmentation de la mortalité, une baisse de l’espérance de vie et un recours accru aux soins.
Les résultats de l’étude, portant sur la mortalité, indiquent :
- Le nombre annuel de décès attribuables à l’exposition prolongée aux particules fines PM2,5 est de 6 220 en 2019 (contre 10 350 en 2010) en Île-de-France. Polluant de l’air majoritairement émis par le chauffage urbain (notamment le chauffage au bois) et le trafic routier, il s’agit du polluant réglementé ayant l’impact sur la santé le plus important en Île-de-France.
- Le nombre annuel de décès en lien avec l’exposition prolongée au dioxyde d’azote (NO2) est de 3 680 en 2019 (contre 4 520 en 2010) en Île-de-France. Ce polluant de l’air est majoritairement émis par le trafic routier (notamment les vieux véhicules diesel) et le chauffage urbain.
- Pour la première fois, le nombre annuel de décès attribuables à l’ozone (O3) est évalué en Île-de-France. Il est de l’ordre de 1 700 décès. Il s’agit du seul polluant réglementé dont les concentrations augmentent en Île-de-France depuis qu’il est mesuré (c’est-à-dire depuis plusieurs dizaines d’années. L’ozone n’est pas émis directement, mais est formé dans l’atmosphère se forme par réactions entre les oxydes d’azote (NOx) et les composés organiques volatils (COV), sous l’action des rayons du soleil et en présence de températures élevées.
L’étude complète et sa synthèse : https://www.ors-idf.org/nos-travaux/publications/mortalite-attribuable-a-la-pollution-atmospherique/