2022-08-17
FACT/F-CRIN fait le point sur les avancées des maladies cardio-vasculaires
A quelques semaines de la prochaine journée mondiale du cœur le 29 septembre, l’alliance française pour les essais cliniques cardio-vasculaires FACT/F-CRIN, fait le point sur les avancées des traitements et études en cours. Interview du Pr Ph.Gabriel Steg, Président de FACT (réseau labellisé F-CRIN), chef du service de cardiologie à l'hôpital Bichat (AP-HP), expert de l’infarctus du myocarde et l’un des rares spécialistes français à mener de grands essais cliniques internationaux.
Quelle est la fréquence des maladies cardio-vasculaires ?
L’infarctus du myocarde est l’une des premières causes de décès dans le monde. En France, c’est la 2ème cause derrière le cancer. Il y a environ 100 000 infarctus du myocarde par an en France. Un homme est exposé à plus de risques à partir de 55 ans, tandis que pour une femme, l’infarctus peut survenir plus tard, dès 65-70 ans. Avant la ménopause, le risque est 4 fois moins important que pour un homme même si le risque d’infarctus précoce tend à augmenter chez les femmes en raison du tabagisme féminin.
Quels sont les traitements et solutions actuels ?
La Cardiologie est riche en traitements médicamenteux, interventionnels et chirurgicaux, à la fois pour le traitement curatif mais aussi pour la prévention. Les progrès sont considérables, qu’il s’agisse de médicaments (antiarythmiques pour les anomalies des battements, anticoagulants et antiplaquettaires pour prévenir la formation de caillots, bétabloquants qui réduisent la fréquence cardiaque et la pression artérielle, statines qui préviennent l’accumulation de plaques dans les artères et réduisent le risque à long terme de crise cardiaque,..) ou interventions plus ou moins invasives (angioplastie et stents pour dilater les artères, choc électrique et ablation endocavitaire pour restaurer le rythme cardiaque, pontage aortocoronarien pour améliorer l’apport sanguin vers le cœur, interventions valvulaires visant à réparer ou à remplacer une ou plusieurs valves du cœur parfois sans chirurgie, stimulateur et défibrillateur implantable, pour contrôler le rythme cardiaques…). Grâce à toutes ces techniques, nous sommes par exemple passés d’une mortalité de l’infarctus du myocarde de 25% dans les années 80 à 4% de nos jours.
Quelles sont les dernières avancées de la recherche clinique de FACT sur les maladies cardiovasculaires. En quoi sont-elles innovantes ?
La mission de FACT, l’alliance française pour les essais cliniques cardio-vasculaires, est de concevoir, conduire et réaliser des essais cliniques. Depuis sa création en 2012 nous avons mené de nombreux essais cliniques dont la plupart sont en phase 3 (en phase de test du médicament ou de la technique interventionnelle). Par exemple, sur les médicaments anticoagulants, qui sont très importants dans le traitement des infarctus, ou encore sur des médicaments initialement prévus pour le diabète, que nous repositionnons, nous avons fait 2 publications particulièrement importantes l’année dernière : Reality, mené par le Pr Grégory Ducrocq (Bichat, Paris) le premier essai au monde qui a comparé différentes stratégies de transfusion du sang pour traiter un infarctus du myocarde en cas d’anémie, et Flower MI (essai mené par le Pr Etienne Puymirat, HEGP, Paris): la comparaison de plusieurs stratégies pour guider l’angioplastie coronaire après un infarctus chez les patients porteurs de lésions coronaires complexes.