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2023-02-06 
Tuberculose : le rôle clé du gène IRF1 dans la réponse immunitaire

Dans une nouvelle étude parue dans la revue Cell, une équipe du laboratoire de génétique humaine des maladies infectieuses de l’Institut Imagine, dirigé par le Pr. Jean-Laurent Casanova, a mis en évidence le rôle essentiel du gène humain IRF1 dans la réponse immunitaire des macrophages aux infections mycobactériennes. Un travail minutieux qui met en lumière les mécanismes moléculaires fins en jeu dans la réponse immunitaire contre les mycobactéries dont celle responsable de la tuberculose.

Les infections par les mycobactéries sont responsables de millions de morts par an dans le monde. Parmi elles, la lèpre, l’ulcère de Buruli, et la tuberculose sont des problème majeurs de santé publique dans le monde. Comprendre comment l’organisme humain se défend contre ces infections est donc essentiel pour mieux les combattre. Chez l’homme, les mycobactéries survivent et se multiplient dans un seul et unique type de cellules de l’immunité : les macrophages. Fort heureusement, ces dernières sont équipées pour riposter. En présence de mycobactéries, d’autres cellules de notre organisme produisent de l’interféron-gamma (IFN-g), une cytokine qui déclenche plusieurs fonctions permettant aux macrophages de tuer ces agents pathogènes.

Dans une nouvelle étude parue dans Cell, Jérémie Rosain et ses collègues de l’équipe de Jacinta Bustamante, au sein du laboratoire de génétique humaine des maladies infectieuses, à l’Institut Imagine (AP-HP, Inserm, Université Paris Cité) sur le site de l’Hôpital Necker-Enfants malades AP-HP et à l’Université Rockefeller de New-York ont montré que le gène IRF1 est essentiel à cette réponse des macrophages à l’IFN-γ permettant aux individus de contrôler les infections mycobactériennes [1].

Pour le montrer, ils ont analysé des données génétiques issues de deux patients atteints d’un déficit en IRF1 et ayant présenté au cours de leurs premières années de vie plusieurs infections sévères par mycobactéries. Grâce à des analyses cellulaires et moléculaires, ils ont pu montrer que ce déficit enraye une cascade d’événements moléculaires au sein des macrophages qui, en temps normal, permet une amplification de la réponse immunitaire des individus pour tuer les mycobactéries.

Cette découverte ouvre des perspectives pour une meilleure compréhension des mécanismes de la réponse immunitaire anti-mycobactériennes, en particulier les formes graves de la tuberculose, déclenchée par une infection à Mycobacterium tuberculosis. Elle promet également d’améliorer le diagnostic, le conseil génétique aux familles et la prise en charge de patients présentant les signes de la maladie.

Ce travail est le fruit une collaboration internationale, étudié par le Dr Jérémie Rosain*, du groupe de recherche du Dr Jacinta Bustamante**, maître de conférences-praticien hospitalier (MCU-PH) à Université Paris Cité, AP-HP et le Pr Jean-Laurent Casanova***, directeur du laboratoire de génétique humaine des maladies infectieuses à l’Institut Imagine - Inserm, Université Paris Cité, AP-HP.

Retrouvez l'article complet ici : https://www.institutimagine.org/fr/tuberculose-le-role-cle-du-gene-irf1-dans-la-reponse-immunitaire-1489

[1] J. Rosain et al., Cell, 2022.
*Jérémie Rosain, pharmacien biologiste, a réalisé sa thèse de Science dans l’équipe "Génétique humaine des maladies infectieuses : prédisposition monogénique" (Inserm/Institut Imagine) dirigée par Jacinta Bustamante et Jean-Laurent Casanova. Depuis novembre 2022, il exerce ses fonctions comme AHU au Centre d’Etudes de Déficits Immunitaires, l’hôpital Necker-Enfants Malades AP-HP, Université Paris Cité.
** Jacinta Bustamante est MCU-PH à l’Université Paris Cité, biologiste à l’hôpital Necker-Enfants Malades AP-HP, theme leader « Mycobactéries » dans l’équipe "Génétique humaine des maladies infectieuses : prédisposition monogénique" (Inserm/Institut Imagine) dirigée par Jean-Laurent Casanova.
***Jean-Laurent Casanova est professeur à l’Université de Paris/Hôpital Necker-Enfants malades AP-HP et à l’Université Rockefeller à New York, mais aussi directeur d’un laboratoire de recherche Inserm à l’Institut Imagine et au Howard Hughes Medical Institute à New-York, Etats-Unis

 

À propos de l’Institut Imagine
Sur le campus de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, Imagine est le premier centre de recherche, de soins et d’enseignement sur les maladies génétiques. Avec pour mission de les comprendre et les guérir, l’Institut, labellisé IHU et Institut Carnot, rassemble 1 000 des meilleurs médecins, chercheurs et personnels de santé dans une architecture créatrice de synergies conçue par Bernard Valéro et Jean Nouvel. C’est ce continuum inédit d’expertises, associé à la proximité des patients, qui permet à Imagine de faire des découvertes au bénéfice des malades. Les quelque 8 000 maladies génétiques recensées touchent 30 millions de patients en Europe, et près de 3 millions en France, où l’on compte chaque année 30 000 nouveaux cas. Près de 50% des enfants reçus en consultation repartent sans diagnostic génétique et 85% des maladies génétiques n’ont pas encore de traitement curatif. Face à cette problématique majeure de santé publique, le défi est double : diagnostiquer et guérir.
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