2023-10-17
Alaska : une dégradation record en à peine 5 ans
• 25 ° en octobre en Europe. Et en Alaska ? Des chercheuses UCLouvain observent, et c’est une première, que le permafrost ne gèle plus en profondeur, y compris en hiver en Arctique. En cause ? Le réchauffement climatique
• Une équipe pluridisciplinaire de l’UCLouvain se trouve pour 2 mois en Alaska afin de recueillir des échantillons et analyser les conséquences du réchauffement climatiques, notamment sur la libération de gaz à effet de serre
• Depuis le début de ces recherches UCLouvain en 2018, les scientifiques ont assisté à l’importance de ce phénomène nouveau et à la dégradation irrémédiable du paysage de l’Alaska
Si l’Europe est touchée de plein fouet par le réchauffement climatique (inondations, feux de forêts), encore aujourd’hui avec des températures anormalement élevées pour un mois d’octobre, le phénomène s’observe également en Alaska où se trouvent actuellement 3 chercheuses de l’UCLouvain afin de poursuivre leurs recherches sur le permafrost (ou pergélisol) durant la transition été-hiver. Dans les zones de permafrost, la couche de surface du sol dégèle saisonnièrement en été et regèle en hiver. Mais avec la hausse des températures 4X plus rapide en Arctique qu’à l’échelle du globe, le dégel du sol est plus profond en été, et les températures de l’hiver ne permettent plus de regeler la totalité de la couche de surface du sol en hiver. Les chercheuses UCLouvain assistent donc un phénomène inédit : une partie du sol de l’Alaska reste dégelée en profondeur durant tout l’hiver. Phénomène invisible sans l’intervention des scientifiques UCLouvain puisque caché sous le manteau de neige.
Les conséquences de ce dégel ? Il entraîne la décomposition de matières organiques jusqu’ici protégées par le gel générant la formation de gaz à effet de serre. C’est pour étudier l’ampleur du phénomène que cette équipe pluridisciplinaire UCLouvain collecte en ce début d’hiver arctique des échantillons d’eaux dans le sol (Maëlle Villani), des données sur les caractéristiques de la neige (Cécile Osy) et des données de t° et d’humidité du sol (Eléonore du Bois d’Aische).