2023-12-06
Les microorganismes de l’océan émettent de l’azote précurseur de particules
Les océans représentent 70 % de la surface de notre planète et abritent un large spectre de micro-organismes qui interagissent avec l’atmosphère. Il a été proposé à la fin des années 80 que les micro-organismes océaniques soient des acteurs majeurs de la régulation climatique par l’intermédiaire du sulfure de diméthyle (DMS, C2H6S) qu’ils produisent, et qui participerait à la formation d’aérosols dans l’atmosphère.
Ces aérosols participent à la formation de nuages bas, limitant le réchauffement localement et conduisent à une boucle de rétroaction négative luttant contre le phénomène de réchauffement. Celle-ci serait alors à l'origine d'une stabilisation de la température de l'atmosphère terrestre (hypothèse CLAW)1 .
Une équipe de recherche internationale, impliquant des laboratoires du CNRS-INSU (voir encadré) a réalisé une série d’observations provenant d'expériences en chambre de simulation embarquée sur navire océanographique dans le Pacifique Sud.
Elles montrent que les ions nitrate (NO₃), non considérés jusqu'à présent dans ce phénomène, seraient l’espèce clef impliquée dans la nucléation des aérosols dans l'atmosphère marine hauturière : les précurseurs de ces ions, dont l’azote, seraient « seulement » co-émis avec le DMS.
Les résultats indiquent en outre que la formation d’ions nitrate serait liée à l’oxydation de l’azote par des processus microbiens sensibles aux facteurs de stress environnementaux, et donc climatiques, ce qui permettrait de « fermer la boucle ».