2024-06-27
AVC : des chercheurs lillois ambitionnent d’agir sur la mortalité précoce et la sévérité du handicap
En 2024, l’AVC reste la première cause de handicap physique chez les adultes. Parmi les différents types d’AVC, l’hémorragie intracérébrale spontanée (HIC) qui représente 20% des AVC, touche 3,5 millions de personnes dans le monde chaque année. Près de la moitié des personnes resteront dépendantes et aucune tendance significative à l’amélioration du pronostic n’a été constatée ces dernières années. Afin de transformer le pronostic de l’hémorragie cérébrale, le Plan France 2030 a attribué 9,6 M€ sur 5 ans au projet TIPITCH, porté par le Pr Charlotte Cordonnier et le CHU de Lille. Il sera lancé ce 28 juin 2024, lors d’une journée dédiée.
L’accident vasculaire cérébral (AVC) est la conséquence d’une atteinte de la circulation sanguine en direction du cerveau : soit un vaisseau sanguin est obstrué (dans les infarctus cérébraux), soit il se déchire et provoque alors une hémorragie dans le cerveau. Les lésions dans le cerveau entraînent une perte des fonctions neurologiques (par exemple, la parole, la motricité ou la vision). Plus les patients sont pris en charge rapidement, moins les séquelles sont importantes. Cependant, l’absence de traitement spécifique est responsable de la gravité de cette maladie.
Le CHU de Lille choisi pour changer le paradigme dans la prise en charge de l’AVC
Afin de transformer le pronostic de l’hémorragie cérébrale, le Plan France 2030 a attribué 9,6 M€ sur 5 ans au projet TIPITCH, porté par le Pr Charlotte Cordonnier, cheffe du service de neurologie et pathologie neurovasculaire du CHU de Lille, Université de Lille, INSERM. TIPITCH est un projet de recherche révolutionnaire car, pour la première fois, un grand nombre d’experts et de chercheurs vont s’unir pour développer et proposer des solutions complémentaires de prises en charge, à chaque étape clé de la physiopathologie de l’hémorragie cérébrale.
A savoir, trois étapes clés dans le traitement de l’hémorragie se succèdent dans le temps :
• lutter contre l’expansion de l’hémorragie ;
• favoriser l’évacuation de l’hématome ;
• réduire l’œdème qui s’installe autour de l’hématome.
« Les travaux de recherche sur les hémorragies cérébrales, conduits au cours des 20 dernières années par notre équipe lilloise, nous amènent à proposer de nouveaux traitements. Nous rassemblons les talents français autour d’un projet ambitieux qui améliorera le soin et la recherche dans cette grave maladie. » Charlotte Cordonnier, Coordonnatrice du projet TIPITCH
Dans ce contexte, les experts en neurologie, hématologie, neuroradiologie, recherche fondamentale, ainsi que les partenaires industriels rassemblés au sein du consortium TIPITCH créeront des opportunités sans précédent pour développer de nouvelles stratégies de traitements innovants dédiés aux patients victimes de cette forme grave d’AVC, afin de transformer radicalement leur pronostic en réduisant la mortalité précoce et la sévérité du handicap.
« Notre objectif est de faciliter l’accès rapide aux traitements innovants développés dans le cadre du projet » explique le Dr Grégoire BOULOUIS, neuroradiologue interventionnel, CHRU de Tours et membre du Consortium TIPTICH. « Nous allons également mettre en place un registre national. Ainsi, chaque patient admis en unité neurovasculaire en France avec une hémorragie cérébrale pourra contribuer à améliorer nos connaissances sur cette maladie. En rassemblant toutes ces informations, nous allons pouvoir analyser les trajectoires de santé des patients et ainsi améliorer leur pronostic ».
Structurer la communauté des soignants et des chercheurs pour mettre en œuvre rapidement de nouveaux traitements.
Au-delà des innovations thérapeutiques, le programme de recherche TIPITCH va permettre de mieux organiser le parcours de soins des personnes victimes d’une hémorragie cérébrale grâce notamment à la forte implication des associations de patients et le soutien des réseaux d’infrastructure de recherche clinique française (FCRIN). Au-delà de la collecte des données, il permettra la construction d’un réseau national de recherche qui unira les forces des professionnels de santé et des chercheurs à travers le pays.