2025-03-26
Le potentiel des tourbières à capturer du carbone revu à la hausse avec l'augmentation des températures
Selon un modèle prédictif élaboré par un chercheur du CNRS1 et ses collègues européens, les microalgues présentes dans les tourbières pourraient compenser jusqu’à 14 % des émissions futures de CO2, grâce à leur activité photosynthétique2. Pour arriver à cette conclusion, il s’est basé sur une expérimentation in situ et sur les différents scénarios prédictifs établis par le GIEC. C’est le premier modèle qui quantifie la compensation potentielle des émissions futures de CO2 par les tourbières à l’échelle mondiale. Ce résultat lève le voile sur un pan encore mal connu du cycle du carbone3 terrestre et de ses altérations par le changement climatique d’origine anthropique. L’étude associée est parue dans Nature Climate Change.
Représentant seulement 3% de la superficie des terres émergées, les tourbières contiennent pourtant plus de 30% du carbone retenu dans les sols4 sous la forme de matière organique fossilisée en profondeur. On estime que ce stock représente entre 500 et 1000 gigatonnes de carbone, ce qui correspond à une proportion de 56 à 112% de l’ensemble du carbone présent dans l’atmosphère terrestre5. Si certains micro-organismes de ces sols émettent du CO2 par respiration, les microalgues, elles, en assimilent, notamment via la photosynthèse. Or l’augmentation de température stimule la photosynthèse microbienne, ce qui améliore le potentiel de capture du CO2 des tourbières.