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Don de plasma & don de sangs rares : l’EFS vise l’autosuffisance nationale en produits sanguins


En cette fin d’année, l’Établissement français du sang (EFS) nous rappelle l’importance du don de sang, et notamment de sangs rares, et met l’accent par ailleurs sur le don de plasma, composant liquide de notre sang très précieux, notamment pour la préparation de certains biomédicaments, et encore largement méconnu du grand public. Gros plan !

Le plasma, mode d’emploi !© EFS Antoine Vincens de Tapol
Du 17 octobre au 6 novembre dernier, l’EFS a animé sa première campagne dédiée au don de plasma. Une campagne de sensibilisation essentielle face à l’enjeu de santé publique et de souveraineté sanitaire que représente la collecte de plasma. « Le don de plasma est encore largement méconnu du grand public, comme de nos donneurs », souligne Cathy BLIEM, Directrice Générale de la Chaîne Transfusionnelle, Thérapies et Développement à l’EFS. « Par exemple, selon l’Observatoire de l’expérience donneurs, mené en 2022, seuls 28% des donneurs savent que le plasma est utilisé pour la fabrication de médicaments. Il y a donc là un véritable défi de communication et de pédagogie à relever. »

Le plasma est la partie liquide du sang - représentant 55 % du volume total du sang - dans laquelle les cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes) sont en suspension. Il contient de l’albumine, des facteurs de coagulation et des anticorps d’un intérêt thérapeutique majeur pour les patients.

Lors d’un don de plasma, seul le plasma du sang du donneur est extrait. Les globules rouges lui sont restitués. Cette méthode, dite « par aphérèse », permet de collecter deux à trois fois plus de plasma que lors d’un don de sang. Le prélèvement dure entre 45 et 60 minutes, auquel il faut ajouter 20 minutes de collation. Pour donner son plasma, il faut être en bonne santé, avoir plus de 18 ans et moins de 65 ans et respecter 2 semaines entre deux dons de plasma ou un don de plasma et tout autre don (sang total ou plaquettes).

De très nombreux patients sont soignés chaque année grâce à des médicaments produits à partir des protéines extraites du plasma (comme les immunoglobulines) ou directement par des transfusions de plasma. Parmi eux, des personnes en réanimation, ou subissant des hémorragies graves, ou nécessitant des échanges plasmatiques (remplacement total de tout leur plasma). D’autres sont atteints de maladies chroniques comme les déficits immunitaires primitifs, et ont des besoins très fréquents : certains patients sont traités par l’administration d’immunoglobulines toutes les 2 ou 3 semaines. Les dons de plasma sont ainsi indispensables chaque année à des milliers de malades : c’est un enjeu vital en matière de santé publique !

Le don de plasma, un enjeu de souveraineté sanitaire
Pour accroître ses capacités d’approvisionnement en plasma au Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB), l’EFS, en lien avec les autorités sanitaires, a élaboré un Plan Plasma, dont le but est de prélever 1,4 million de litres en 5 ans, soit 700 000 prélèvements par aphérèse en plus, par rapport aux prélèvements actuels.

Au-delà des enjeux d’éthique et de meilleure prise en charge des patients, cette ambitieuse stratégie doit permettre de répondre à des objectifs cruciaux en matière de souveraineté sanitaire. Les réserves de certains médicaments dérivés du plasma, comme les immunoglobulines, sont en effet en partie importées et connaissent une forte tension internationale. La part du plasma importée - majoritairement des Etats-Unis - est estimée à 65%. Ainsi, accroître les capacités nationales de collecte de plasma permettrait de réduire, à terme, une situation de dépendance au marché étranger.

Le don de plasma est réalisé uniquement dans les Maisons du don de l’EFS et sur rendez-vous, dans 90 Maisons du don en France métropolitaine.

Sangs rares : l’EFS a besoin de donneurs de sang de toutes origines !© EFS Marguerite Lefebvre
A l’occasion de la deuxième édition de la semaine de sensibilisation aux sangs rares, du 14 au 20 novembre, l’EFS a remis sous le feu des projecteurs cet enjeu de santé publique. Objectif ? Sensibiliser le plus grand nombre au don de sang, et plus particulièrement les personnes d’origine africaine ou caribéenne, plus susceptibles d’avoir un sang très recherché pour la transfusion.

Délivrer des produits sanguins adaptés à chaque patient nécessitant des transfusions est la mission principale de l’EFS. Ce travail quotidien mobilise tout l’établissement, d’autant plus lorsqu’il s’agit de soigner des malades porteurs d’un groupe sanguin rare ou peu fréquent. Or la grande diversité des sangs, bien au-delà des groupes sanguins A, B, O et leurs Rhésus + et – qui nous sont familiers, engendre de véritables défis transfusionnels. Les sangs rares sont des groupes sanguins dont la fréquence dans la population est suffisamment faible pour créer un déséquilibre entre le nombre de donneurs et les besoins des malades.

Est considéré comme rare un groupe sanguin qui concerne moins de 4 personnes sur 1 000. En France, on estime à 700 000 le nombre de personnes possédant un groupe sanguin rare et 200 le nombre de groupes sanguins rares répertoriés, selon les données du Centre National de Référence pour les Groupes Sanguins. Il s’agit donc trouver des donneurs de sang compatibles avec les malades pour leur offrir la transfusion la plus adaptée.

Tout le monde peut être porteur d’un sang rare. Toutefois, en France métropolitaine, les personnes originaires du continent africain, des Antilles et de l’océan indien ou bien ayant des ancestralités africaines ont davantage de probabilité d’être porteuses d’un groupe sanguin rare ou d’un phénotype dit « d’intérêt ». La France est un pays riche de sa diversité. Pour soigner efficacement l'ensemble des malades, l’EFS a donc besoin de donneurs de sang de toutes origines.

Cette quête de sang rare peut s’avérer problématique du fait de besoins transfusionnels particulièrement importants au sein de certaines populations, notamment en raison de la présence de pathologies comme la drépanocytose, qui touche majoritairement des personnes d’origine africaine ou antillaise. « Pour les malades présentant des caractéristiques sanguines particulières, il n’existe pas d’alternative, c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’autre groupe sanguin compatible pour la transfusion. C’est pourquoi nous avons besoin de donneurs de sang présentant ces mêmes particularités. Leur don est vital ! », déclare Jacques CHIARONI, Directeur de l’EFS PACA-Corse.

Lors de la première édition de la semaine de sensibilisation aux sangs rares, en 2021, l’EFS avait touché plusieurs millions de personnes, ce qui lui avait permis d’augmenter les prélèvements de personnes porteuses d’un sang rare. L’EFS a souhaité réitérer cette opération en 2022 pour faire venir et découvrir de nouveaux donneurs de sangs rares…

L’EFS, bien plus que le don de sang !
Grâce au don de sang, donneurs et receveurs sont au cœur de l’économie du partage. L’Établissement français du sang et ses 10 000 collaboratrices et collaborateurs, médecins, pharmaciens, biologistes, techniciens de laboratoire, chercheurs, infirmiers, équipes de collecte, en lien avec des milliers de bénévoles, s’engagent au quotidien comme dans les circonstances exceptionnelles pour transformer les dons en vies et soigner ainsi 1 million de patients par an.

Opérateur civil unique de la transfusion sanguine en France, l’EFS a pour mission principale l’autosuffisance nationale en produits sanguins. Il s’investit par ailleurs dans de nombreuses autres activités, comme les examens de biologie médicale, la thérapie cellulaire et tissulaire ou la recherche. Au-delà de la qualification des dons, les laboratoires de l’EFS réalisent différents types d’examens biologiques, hématologiques et immunologiques, des examens indispensables dans le cadre d’une transfusion mais également d’une greffe d’organe, de tissus ou de cellules. Avec plus de 500 millions d’actes réalisés par an, l’EFS est l’un des plus grands laboratoires de biologie médicale de France. L’Établissement français du sang est présent sur l’ensemble du territoire pour être au plus près des donneurs et des patients et porter ainsi des valeurs sans équivalent.

Pour savoir où donner et prendre rendez-vous dans la collecte la plus proche de chez vous, consultez le site de l’EFS www.dondesang.efs.sante.fr ou l’application « Don de sang ».

© EFS Antoine Vincens de Tapol
© EFS Antoine Vincens de Tapol


S. D.

 

 

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