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Des résultats encourageants pour des vaccins individualisés contre le cancer !


Le 1er février 2023, à l’occasion de la journée mondiale contre le cancer, l’IUCT-Oncopole, Transgene et l’Association de patients Corasso ont évoqué l’espoir que représentent les vaccins personnalisés pour les patients et leurs médecins. Ils sont revenus sur les avancées du vaccin personnalisé faisant l’objet de deux essais cliniques de phase I, l’un concernant certains cancers Tête et Cou (cancers ORL non liés au papillomavirus), et l’autre, les cancers de l’ovaire.

Le cancer ORL touche chaque année plus de 15 000 personnes en France. Pour la moitié d’entre eux, le cancer n’est pas lié au papillomavirus humain et est traité en première ligne par chirurgie, puis par radiothérapie et/ou chimiothérapie. Les patients bénéficient des progrès de ces 3 disciplines médicales, mais font face à un risque très élevé de récidive qu’il est encore difficile de traiter. La mise au point d’une alternative permettant de contenir la rechute suscite beaucoup d’attente chez ces patients.

Corasso est une association de patients, créée en 2014, qui a vocation à soutenir et informer les personnes, patients et aidants, touchées par un cancer ou un cancer rare de la tête et du cou.
Sabrina Le Bars, cofondatrice et présidente de l’association Corasso, témoigne : « Les cancers tête et cou sont peu connus du grand public. Il faut dire que les premiers symptômes sont peu évocateurs : narine bouchée, voix éraillée, aphte, difficulté à avaler, grosseur dans le cou… C’est la raison pour laquelle ces cancers sont diagnostiqués tardivement dans plus de 70 % des cas. Cette errance diagnostique a de lourdes conséquences pour les patients : les traitements sont plus lourds avec des chirurgies souvent mutilantes et les chances de guérison sont grandement diminuées. Une fois les traitements terminés, il faut en plus supporter l’épée de Damoclès qui pèse au-dessus de nos têtes. Gérer le stress à chaque examen de contrôle, avec toutes les questions que cela implique, tout en ménageant son entourage. Un vaccin personnalisé pour diminuer les risques de récidive des cancers ORL est donc un espoir formidable pour les patients concernés. »

TG4050 un vaccin thérapeutique personnalisé

Les vaccins thérapeutiques font partie des immunothérapies. Conçus pour stimuler le système immunitaire des malades, afin de reconnaître et détruire les tumeurs, ils font l’objet de nombreuses recherches et de travaux ces dernières années.

Rappelons que les lymphocytes T ont été découverts en 1971. Ils forment la pierre angulaire de la réponse immunitaire antitumorale. Cependant les tumeurs peuvent échapper à cette réponse en freinant le rôle des lymphocytes, avec des antigènes tumoraux issus de mutations dans les cellules cancéreuses (découvertes en 1991). Certains patients ne répondent donc pas à l’immunothérapie. Les vaccins classiques anticancer des années 1990-2000 ont été préventifs, avec des anticorps prévenant les infections, mais ne sont pas suffisants.

La biotech française Transgene, basée à Strasbourg, va plus loin et développe une voie originale, avec TG4050, un vaccin thérapeutique personnalisé. Cette approche s’appuie sur les mutations génétiques propres à la tumeur du patient, pour éduquer spécifiquement ses défenses immunitaires. Il fait appel à l’intelligence artificielle pour pouvoir mettre à disposition un vaccin individualisé dans les délais médicaux impartis. En 2020, ce vaccin est entré en évaluation clinique pour des patients atteints d’un cancer ORL non viro-induit et pour des femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire, dans le cadre de deux essais internationaux de phase I. Le premier patient ORL inclus et recevant ce traitement innovant a été pris en charge à l’Oncopole de Toulouse.

Deux ans plus tard, les premiers résultats sont positifs. Sur un objectif de 30 patients pour ces essais, plus de 15 patients ont déjà reçu le vaccin avec des résultats encourageants :
-    Tous les patients qui ont reçu le vaccin ont présenté une réponse immunitaire ;
-    Chez ceux atteints d’un cancer de la tête et du cou et ayant reçu TG4050, aucun n’a subi de rechute. Deux patients ont quant à eux déjà rechuté dans le bras de contrôle suivi dans le cadre de cet essai randomisé. Ces patients ont pu bénéficier du vaccin depuis le diagnostic de récidive.

Manipulations en laboratoire-Transgene-©photo Transgène
Manipulations en laboratoire-Transgene-©photo Transgène

Une technologie et un positionnement uniques en France

L’immunothérapie personnalisée TG4050, développée par Transgene, s’appuie sur l’expertise du japonais NEC, leader mondial dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). Il fait actuellement l’objet d’essais cliniques dans les cancers de la tête et du cou, et les cancers de l’ovaire, à l’IUCT-Oncopole (Toulouse) à l’Institut Curie (Paris), au Royaume-Uni et aux États-Unis. Ce candidat-médicament s’appuie sur des technologies et un positionnement unique :
-    Des essais en monothérapie (vs en combinaison avec d’autres médicaments pour les autres thérapies néoantigéniques en cours de développement clinique), permettant de suivre la réponse immunitaire déclenchée par la seule action du vaccin ;
-    Une technologie qui repose sur des vecteurs viraux (vs l’ARNm) : des virus atténués (virus de la vaccine, longtemps utilisés dans la vaccination antivariolique) puis armés pour attaquer le cancer. Il s’agit d’une technologie sur laquelle la société bénéficie de 25 ans de recul, et qui a déjà démontré une très bonne tolérance (déjà constatée dans les essais en cours et notamment confirmée par les données fournies sur l’étude précédente de Phase Ib/II de TG4001, autre vaccin thérapeutique testé également à l’IUCT-Oncopole chez les patients atteints de cancer HPV). Cette technologie induit également une réponse immunitaire durable, en induisant des lymphocyte « mémoires » ;
-    TG4050 vise 30 mutations tumorales et obtient une réponse en moyenne contre 10 néoantigènes (protéines présentes uniquement à la surface des cellules tumorales) vs 5 pour les autres produits similaires actuellement en essais cliniques.

Rappelons que l'IUCT-Oncopole, centre de soin, de recherche et de formation en cancérologie regroupe à Toulouse l’expertise de 1 800 professionnels sur un même site labellisé « Comprehensive Cancer Center ». Il combine plusieurs installations cliniques de pointe pour le traitement du cancer avec une infrastructure de recherche de classe mondiale, sur un campus intégré qui rassemble des parties prenantes publiques et privées, y compris des partenaires industriels. L’IUCT-Oncopole, qui réunit l’Institut Claudius Regaud (ICR) et plusieurs équipes du CHU de Toulouse, traite plus de 10 000 nouveaux patients chaque année, et plus d'un patient sur huit est inscrit dans des études cliniques.

Le prochain essai clinique de phase II pour la preuve de concept est prévu courant 2023. La collaboration entre les partenaires et la société Transgene va continuer pour faire avancer la recherche.

Hedi Ben Brahim, Directeur général de Transgene, commente : « Associée aux traitements existants, l’immunothérapie représente un espoir considérable pour lutter plus efficacement contre le cancer, et nous nous réjouissons des avancées récemment communiquées par plusieurs industriels du secteur. Deux ans après l’inclusion du premier patient, nous avons également réussi à mettre en évidence notre expertise scientifique et translationnelle, qui nous a permis de concevoir la prochaine génération d’immunothérapies contre le cancer reposant sur des virus et développée en Alsace par notre plateforme myvac®. Les données fournies sur les deux essais de Phase I avec TG4050 sont positives et Transgene est sur la bonne voie pour franchir avec succès plusieurs étapes cliniques significatives cette année. Nous nous réjouissons de contribuer aux avancées de la recherche contre le cancer avec de prestigieux partenaires comme l’IUCT – Oncopole, et ce pour le bénéfice des patients. »

Pour en savoir plus : https://www.iuct-oncopole.fr/

Hedi ben Brahim - ©photo Transgène
Hedi ben Brahim - ©photo Transgène

M.H.

 

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