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Diabète : Etat des lieux !


Avec 425 millions de personnes atteintes dans le monde, un chiffre qui pourrait dépasser les 620 millions d’ici 2040, le diabète est « l’un des principaux tueurs au monde » selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette maladie constitue un problème de santé publique majeur. 9ème cause de mortalité féminine, plus de 50% des malades en sont atteints sans le savoir, un chiffre encore plus important dans les pays en voie de développement (en Afrique, 2/3 des personnes ne sont pas diagnostiquées), et 1 naissance sur 7 est menacée par le diabète gestationnel. Force est de constater que son caractère quasi pandémique fait du diabète un enjeu de santé d’une urgence grave. Cette prise de conscience, initiée en 1991 avec le lancement de la Journée Mondiale du Diabète organisée par la Fédération Internationale du Diabète (FID) et soutenue par l’OMS, doit répondre à de multiples défis.

Qu’est-ce que le diabète ?

Le diabète se caractérise par un excès de sucre dans le sang, aussi appelé hyperglycémie . Le diagnostic est posé si le taux de glycémie à jeun est égal ou supérieur à 1,26 g/l ou 7 mmol/l de sang. Ce taux excessif résulte d’un dysfonctionnement de l’insuline, hormone produite par le pancréas et dont le but est de réguler le taux de sucre dans le sang. Il existe plusieurs types de diabète, les plus connus étant :
 
Le diabète de type 1, appelé autrefois diabète insulinodépendant, apparaît lorsque le pancréas ne produit plus d’insuline de manière suffisante. En son absence, les cellules ne peuvent plus utiliser correctement le sucre qui circule dans le sang, le malade a alors besoin de s’administrer de l’insuline de manière fréquente. Les enfants, adolescents et jeunes adultes sont davantage sujets à ce type de diabète, bien qu’il ne touche que 6 % de la population.
 
Le diabète de type 2 survient généralement après l’âge de 20 ans, mais peut parfois apparaître dès l’adolescence. Il est le plus fréquent et concerne environ 90 % des personnes ayant un diabète. Il touche 4 % de la population en France, soit environ 2,5 millions de personnes. Ces chiffres augmentent chaque année. Son développement est plus complexe et s’explique en 3 stades : en premier lieu les cellules développent une résistance à l’insuline, ce qui pousse le pancréas, dans un second temps, à augmenter la dose d’insuline (hyperinsulinisme), avant qu’il ne finisse par s’épuiser et créer une insulinodéficience.
 
Dr Clotteau, diabétologue.  copyright ELSAN Selon les estimations, cette augmentation est due :
- à la croissance de la population et à son vieillissement (facteur inéluctable)
- à la hausse de prévalence à des âges déterminés
- au mode de vie (manque d’activité physique, mauvaise alimentation, surpoids...)
 
Le(s) traitement(s) – Un enjeu essentiel

Le diabète étant par définition une maladie dont on ne peut pas guérir, son traitement devient un enjeu essentiel pour le patient. Contrairement à d’autres maladies, il n’y a pas un traitement précis pour soigner le diabète, c’est plutôt l’alliance d’un traitement médical et d’un ensemble de recommandations, en termes d’alimentation, d’activité physique et de surveillance des symptômes ou complications qui pourraient survenir, que le patient doit suivre. Le traitement doit s’adapter en permanence au profil du patient et à l’évolution de la maladie.

En revanche, il y a des différences de traitement entre les types de diabètes : dans le diabète de type 1, l’unique traitement est l’apport d’insuline qui est indispensable à la vie, tandis que le traitement de référence du diabète de type 2 est l’optimisation des habitudes de vie (perte de poids si nécessaire, activité physique régulière et alimentation équilibrée) peut être suffisante pour contrôler la glycémie dans un premier temps. Dans un second temps, un traitement médicamenteux peut être apporté.
L’enjeu principal est de donner accès à ces traitements à l’ensemble de la population touchée et d’éveiller les consciences sur le diagnostic des symptômes.
 
Témoignage du Docteur Clotteau Guenaelle, diabétologue au Pôle Santé Sud du Mans :
« Je suis diabétologue depuis plus de 15 ans. Je suis de plus en plus de patients diabétiques, un phénomène de société, qui suit le modèle des Etats-Unis. On constate une augmentation du diabète de type 2, une augmentation de l’obésité ou du surpoids en lien avec une société qui mange de moins en moins bien & qui bouge de moins en moins ! et pourtant, on estime qu’1/3 des patients ignorent leur diabète de type 2. C’est une maladie sournoise, le diagnostic précoce est plus que jamais un enjeu de santé publique d’où l’importance des journées de dépistage à l’occasion de la journée mondiale du diabète.

Aujourd’hui sur 100 patients, on retrouve 5% de patients atteints de diabète de type 1 pour 95% de patients atteints de diabète de type 2.
Ces dernières années, on note des innovations dans nos pratiques. Par exemple, l’utilisation de l’intelligence artificielle pour la prise en charge des patients diabétiques de type 1, avec une avancées majeures depuis septembre 2021, comme la pompe à insuline en boucle semi-automatisée, en allégeant leur charge mentale des patients dans la gestion de leur diabète au quotidien avec in fine un meilleur équilibre de leur diabète.

En ce qui concerne le diabète de type 2, nous voyons l’émergence de nouvelles pratiques de chirurgie métabolique (sleeve, by-pass) pour rééquilibrer le diabète ou encore des innovations thérapeutiques avec de nouveaux médicaments comme les analogues du GLP1 ou les inhibiteurs SGLT2.

Il reste quand même essentiel la valorisation des règles hygiéno-diététique, via l’alimentation et l’activité physique. Même si dans une conjoncture économique compliquée, l’accessibilité à une alimentation équilibrée peut être difficile. Pour l’activité physique, se mettre en mouvement peut s’avérer compliqué, malgré les outils pratiques proposés, notamment avec les applications gratuites (objectif 10 000 pas) etc.

Malgré l’accès à l’information, certains freins peuvent persister. Changer les habitudes n’est pas facile et faire évoluer un comportement peut-être  long et fastidieux. »

Pour en savoir plus : Qu’est-ce que l’endocrinologie ? | Elsan
Contact : Theresa VU theresa.vu@publicisconsultatnts.com


E.Bouillard 

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