i-SEP, donner du « sang » à l’innovation
Spécialisée dans l’autotransfusion périopératoire et la stratégie d’épargne sanguine (Patient Blood Management), i-SEP est une Medtech nantaise. Elle a été co-fondée en 2015 par 3 associés : Sylvain Picot (entrepreneur du domaine de la santé), Bertrand Chastenet (ancien chef d’entreprise et consultant dans l'industrie pharmaceutique, conseiller au commerce extérieur de la France) et Dr Francis Gadrat (médecin anesthésiste). i-SEP est soutenue par Go Capital, société de gestion en capital risque, et plusieurs investisseurs privés. Accompagnée par Atlanpole, i-SEP est membre du pôle de compétitivité Atlanpole Biothérapies.
Sylvain Picot raconte : « Ce projet, c’est l’histoire d’une rencontre, avec Francis Gadrat, ancien médecin anesthésiste réanimateur, qui, tout au long de sa carrière, a dû gérer le manque et les pénuries de sang. Il avait commencé à concevoir un nouveau système pour récupérer les plaquettes en plus des globules rouges. Il y a 6 ans, notre rencontre concrétise la création d’i-SEP – une Medtech souhaitant répondre à des problématiques de terrain pour les praticiens & les patients. Nous sommes aujourd’hui 25 collaborateurs au sein de l’aventure et nous allons renforcer l’équipe avec une dizaine de personne d’ici 2/3ans. »
i-SEP en chiffres :
- 2015 : levée de fond de 860 k€ auprès de Go Capital Amorçage
- 2017 : levée de fond (tour 1) de 1,23 M€ auprès de Go Capital Amorçage et de Business Angels
- 2018 : levée de fond (tour 2) de 500 K€ auprès de Go Capital Amorçage
- 2019 Levée de fonds de 2,134 M€ auprès de Go Capital Amorçage et d’investisseurs privés
- 25 salariés
- Objectif de produire une centaine d’auto transfuseurs
- Recrutements prévus : 3 ingénieurs commerciaux pour commercialiser les auto transfuseurs auprès des hôpitaux et cliniques + 4 recrues pour lancer l’activité d’assemblage de poches, tubes, connecteurs et filtres (objectif de fabriquer 20 000 kits de consommables à usage unique)
- Doublement de la surface des locaux, (de 450 à 800 m2)
Sylvain Picot commente : « L’objectif est de travailler à une nouvelle stratégie transfusionnelle pour le bénéfice du patient et des établissements. Cette stratégie répond à un vrai enjeu de santé publique ! en proposant des alternatives aux produits venant des banques de sang, nous voulons améliorer la gestion du sang, tout en limitant les risques. La transfusion de sang d’un donneur, c’est comme une greffe impliquant les mêmes problématiques ! »
Une alternative aux transfusions de sang
En France, plus de 500 000 patients sont transfusés chaque année. Acte salvateur et nécessaire, la transfusion sanguine allogène doit néanmoins être raisonnée. Les transfusions sont notamment utilisées lors d’interventions chirurgicales hémorragiques ou en situation d’urgence vitale. Mais les transfusions ne sont pas dénuées de risques. Selon le Pr Aryeh Shander, jusqu’à 60 % des transfusions allogéniques seraient inappropriées, augmentant les risques multiples. Le recours à l’autotransfusion réduit ces risques et pourra également contribuer à préserver les réserves de produits sanguins des banques. Depuis 2010, les organismes de santé publique recommandent de limiter la transfusion de sang de donneurs et d’avoir recours à des alternatives telles que l’autotransfusion ou la récupération sanguine préopératoire. En 2021, l’OMS alertait sur l’urgence de mettre en place les recommandations du Patient Blood management et notamment le recours à l’autotransfusion, à la fois dans l’intérêt du patient et pour la réduction des coûts de santé.
i-SEP Dispositif sam -by i-SEP au Labo ©MANUELA-AUBIN
La technologie développée par i-SEP permet de récupérer à la fois les globules rouges et les plaquettes du patient lors d’interventions chirurgicales hémorragiques. Le sang récupéré est filtré et ré-infusé au patient. Plébiscitée par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et les autorités de santé, cette méthode d’autotransfusion permet de répondre aux tensions sur les stocks de produits sanguins régulièrement observées par les banques de sang en France et dans le monde .
Après des résultats cliniques prometteurs – présentés lors du congrès Européen de l’EACTAIC qui s’est déroulé en octobre 2021 – i-SEP se prépare à la commercialisation de son innovation dès 2022 en Europe.
Pour la suite, i-SEP vise l’homologation auprès de la Food and Drug Administration pour envisager une commercialisation aux États-Unis. L’entreprise va poursuivre la récupération de données cliniques auprès d’un plus grand nombre de patients, afin de confirmer le caractère bénéfique de son innovation et dans le but de faire partie des dispositifs pris en charge par la Sécurité sociale.
Sylvain Picot précise : « Nous sommes dans la phase réglementaire du marquage CE, c’est à dire l’autorisation de mise sur le marché médical. L’étude clinique a été réalisée dans 4 centres hospitalo-universitaires en France : Bordeaux, Nantes, Rennes et l’hôpital Georges Pompidou à Paris. La performance et la sécurité du dispositif ont été démontrées, tant au niveau des risques de contamination que de la récupération des cellules en s’assurant de leur viabilité. Le lancement du produit est donc pour bientôt ! Notre technologie va permettre de révolutionner les pratiques. C’est un véritable défi ! L’intérêt des CHU en Europe est fort. Ce nouvel équipement est facilement utilisable par les praticiens hospitaliers et s’inscrit dans le bloc opératoire, avec une ergonomie facile et intuitive pour les utilisateurs, sans nécessité de formation supplémentaire. »
i-SEP ©MANUELA-AUBIN
L’ambition d’i-SEP : devenir le premier laboratoire à commercialiser un système d’autotransfusion capable de récupérer à la fois les globules rouges et les plaquettes lors d’interventions chirurgicales hémorragiques, et ce avec un équipement ergonomique et intuitif.
Sylvain Picot ajoute pour conclure : « Nous continuons à travailler sur la compréhension des besoins et des attentes en France et en Europe, mais également dans les autres marchés comme en Amérique du Nord ou dans des pays émergents, pour adapter notre technologie aux problématiques du terrain. Nous travaillons également sur des projets pour des applications militaires et humanitaires, afin de répondre aux problématiques de gestion du sang sur les opérations mobiles. »
A suivre !
Pour en savoir plus : https://www.i-sep.com/
Contact : Guillaume LAURENT, Directeur Commercial et Marketing, guillaume.laurent@i-sep.com
E.BOUILLARD
i-SEP Dispositif same by i-SEP ©MANUELA-AUBIN