2023-04-30 

Offre de soins… une structuration des acteurs en ordre de marche

l y a sept ans, 891 hôpitaux étaient regroupés en 136 groupements hospitaliers de territoires (GHT)(1). Une vraie révolution dont l’objectif était que les établissements de santé d’un même territoire définissent une stratégie commune de prise en charge partagée autour d’un projet médical commun. Depuis, si les problématiques d’offres de soins ont augmenté, la structuration des acteurs a bien progressé. Point d’étape.

Les GHT, leviers de structuration de l’offre publique des soins

Une dynamique de territoire installée

Si, dans un rapport paru en octobre 2020 (2), la Cour des comptes évoquait « une hétérogénéité des GHT, frein à leur visibilité » et « une place à consolider dans l’organisation régionale des soins », les groupements hospitaliers de territoire s’avèrent être « de véritables leviers de structuration de l’offre publique de soins et de prise en charge médico-sociale dans les territoires », note Cécile Chevance, responsable du pôle Offre de soins, Finances, Data, Recherche et E-santé de la FHF.

Et le privé n’est pas exclu : il est prévu, dans la loi, que les ESMS privés lucratifs comme associatifs puissent être partenaires des GHT, « sur les thèmes qu’ils déterminent au moyen d’une convention, rappelle la Fehap. Pour les ESPIC, cette coopération prend la forme spécifique d’un “accord d’association des ESPIC“. » Dès 2018, une dynamique était lancée sur certains territoires comme le GHT Rhône Nord Beaujolais Dombes qui a déjà formalisé des conventions de partenariat avec une clinique privée et un établissement de santé privé à but non lucratif.

Du CHU à l’hôpital de proximité

Une logique de gradation des soins mise en place

Depuis, la réforme Ma Santé 2022 est passée par là, renforçant la logique de gradation des soins dispensés par les établissements de référence ultra-spécialisés (CHU), les établissements hospitaliers de recours et les hôpitaux de proximité. Sophie Guinoiseau, présidente de la Fédération nationale des établissements de santé de proximité (Fnesp), préfère d’ailleurs parler d’« hôpitaux en proximité » : ils englobent l’ensemble des « hôpitaux locaux », en incluant « les hôpitaux de proximité ». « Un peu plus de 280 sont labellisés à ce jour » (3), « plutôt bien répartis sur le territoire national », précise-t-elle.

Le rôle clé des hôpitaux en proximité

Au carrefour de la ville et de l’hôpital, du sanitaire et du médico-social

Il s’agit, concrètement, des fameux « CH » (Centres Hospitaliers). Chacun d’eux, par essence, « s’adapte à son territoire et à la population de ce territoire, mais il y a des tendances : ils comptent entre 200 et 1000 lits en moyenne, sont souvent situés en zones péri-urbaines ou rurales, et sont à 85% publics. Ces derniers sont tous membres d’un GHT. Les 15% restants sont privés à but non lucratifs », expose la présidente de la Fnesp.

Les hôpitaux en proximité sont ainsi « à la croisée entre la ville et l’hôpital, le sanitaire et le médico-social » pour une fluidité des parcours et une complémentarité des services proposés dans les territoires, relève Sophie Guinoiseau. Elle complète : « de nombreux hôpitaux en proximité ont, aujourd’hui, passé des conventions avec des services de soins en propre qui nous permettent de gérer des prises en charge immédiates sur site ou en partenariat avec les acteurs publics voire privés du territoire. Ils partagent également une mission de prévention et de santé publique avec les MSP, les CPTS, les CPAM, les élus locaux… sur des sujets variés : la vaccination, le dépistage, la lutte contre la consommation de tabac et d’alcool… Nous apportons un soutien logistique, nous travaillons en coopération pour proposer des actions de sensibilisation… ». La FHF confirme : « les hôpitaux en proximité jouent un rôle primordial », synthétise Marc Bourquin, conseiller stratégie à la FHF, qui salue « la sécurisation de leur financement ».

La structuration des libéraux

Pour un virage ambulatoire réussi

Cette structuration va de pair avec celle des acteurs de ville. « Les professionnels de santé libéraux ont commencé à se structurer dès 2005-2006 avec l’émergence des MSP, dans la perspective d’un parcours structuré, organisé et sécurisé pour les patients », rappelle David Guillet, président de la Fédération des CPTS.

Puis sont nées les CPTS, officialisées dans la loi Touraine de 2016 et relancées dans la stratégie Ma santé 2022, « pour, avec les associations d’usagers, penser l’offre de soins de chaque territoire au plus près des patients », détaille-t-il. À ce jour, 324 CPTS sont, peu ou prou, en fonctionnement. Un peu plus de 400 CPTS sont en cours de constitution.

Les CPTS organisent la coordination des professionnels de ville, tous secteurs confondus (sanitaire, social et médico-social) « après avoir identifié les problématiques de santé publique de leur territoire », précise David Guillet. Dans ce cadre, les liens entre CPTS et hôpitaux en proximité sont étroits, afin d’anticiper les flux de patients et fluidifier les parcours « ville-hôpital-ville ». Les CPTS sont également en lien avec les dispositifs d’appui à la coordination (DAC) pour les parcours et prises en charge un peu complexes.

 

Si les déserts médicaux occupent le devant de la scène médiatique, le secteur sanitaire a fait ces dernières années de gros efforts de structuration des acteurs sur les territoires, à travers les GHT pour l’offre hospitalière et, plus récemment, avec les CPTS et les modes d’exercice regroupés pour la ville. Arrivée à maturité, cette structuration devrait permettre de s’attaquer avec plus d’efficacité aux problèmes d’offre de soins. Une problématique largement traitée lors de SantExpo 2023 à travers ses conférences comme ses exposants.

 

Pour participer : https://www.santexpo.com

 

 

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