2024-03-08 

Infections Invasives à Méningocoques en France

Les adolescents et jeunes adultes (15-24 ans) sont le principal réservoir des méningocoques (Neisseria meningitidis) et représentent le groupe d’âge le plus fréquemment touché par les infections invasives à méningocoques (IIM).

En 2009, le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) avait recommandé une vaccination contre les infections invasives à méningocoques (IIM) de sérogroupe C par une dose de vaccin conjugué pour tous les nourrissons âgés de 12 à 24 mois avec un rattrapage jusqu’à l’âge de 24 ans révolus1.

Devant la progression de l’incidence des IIM en France, le HCSP avait rendu un nouvel avis en 2016, en insistant sur l’importance du rattrapage vaccinal chez les adolescents et les jeunes adultes pour obtenir une immunité de groupe, sans toutefois proposer un rappel systématique2. Cette position a été confirmée par la HAS en 2021 dans un contexte épidémiologique plus favorable lié aux mesures barrière mise en place contre le covid-193. Depuis 2018, cette vaccination fait partie de l’obligation vaccinale pour les enfants de moins de 1 an (1 dose à M5 et à M12), avec une efficacité notable chez les enfants de moins de 1 an mais sans effet sur la tranche d’âge des adolescents4.

Les vaccins antiméningococciques polysaccharidiques conjugués agissent sur le portage pharyngé ; ils ont ainsi un double bénéfice : individuel (réduction du risque d’IIM) et collectif (diminution de la transmission, y compris à d’autres groupes d’âge). L’implémentation de cette vaccination chez les adolescents au Royaume-Uni s’est révélée efficace, avec une diminution de l’incidence globale des IIM5. Les données actuellement disponibles sur la durée de protection conférée par les vaccins conjugués montrent qu’elle diminue au-delà de 5 à 10 ans (estimation basée sur les tests d’activité bactéricide du sérum3), ce qui compromet la protection des adolescents vaccinés dans la petite enfance. Recommander en France une vaccination chez les adolescents (en rappel ou en rattrapage chez les non-vaccinés) permettrait de limiter l’incidence des cas d’IIM qui est par ailleurs en forte augmentation depuis la fin du covid-196.
Depuis 2015, des souches clonales hypervirulentes du sérogroupe W et des souches du sérogroupe Y circulent dans le monde entier, y compris en France7. Cette évolution épidémiologique a déjà conduit 12 pays européens et de nombreux pays d’Amérique et d’Océanie à proposer, dans leur calendrier, un rappel par un vaccin quadrivalent ACWY chez les adolescents. Dans le contexte actuel, les recommandations françaises pourraient également être révisées en remplaçant le vaccin méningococcique C conjugué par un vaccin quadrivalent ACWY.

En résumé, de nombreux arguments existent :
- pour qu’une injection de vaccin antiméningococcique soit réalisée chez les adolescents et jeunes adultes (qu’ils aient été vaccinés dans l’enfance ou non) ;
- pour que cette immunisation s’effectue avec un vaccin conjugué quadrivalent ;
- et pour que la vaccination antiméningococcique actuellement réalisée chez les nourrissons soit faite en utilisant également un vaccin quadrivalent conjugué.

Communiqué de presse

 

Partager cette brève :

Newsletter DIAGNOSTIC
la Gazette du DIAGNOSTIC
la Gazette du DIAGNOSTIC