SON SAS mise sur le potentiel énorme des nanoparticules de haute qualité pour l’avenir !

Créée en 2020, cette start-up DeepTech est issue de l’université de Bourgogne et valorise des années de recherches en chimie, fusionnant nanoparticules et chimie organique. Avec son catalogue de produits innovants et ses services à façon, elle compte se faire un nom dans sa spécialité. En croissance constante, elle va investir de nouveaux locaux cet été et effectuer une levée de fonds d’ici la fin de l’année.

Les nanomatériaux sont des particules ayant au moins une de leurs trois dimensions comprises entre 1 et 100 nanomètres. Concrètement, il faut imaginer l’épaisseur d’un cheveu divisée par 100 000 ! les nanoparticules sont omniprésentes dans notre environnement, circulant notamment dans l’air et l’eau. Même si la taille des nanoparticules est très petite, leur surface est relativement grande par rapport à leur volume et permet une diffusion rapide de la chaleur, des molécules et des ions. Ils sont utilisés dans de très nombreuses applications, comme la nanomédecine, l’électronique, la chimie fine, la cosmétique, l’imagerie médicale ou encore l’imprimerie.

La mission de la société SON ? trouver, grâce aux nanoparticules, des solutions aux grands défis du 21ème siècle, tout en préservant les ressources qui nous entourent.

Deux co-fondateurs expérimentés

Le Dr Jérémy Paris est issu d’un double cursus de chercheur-entrepreneur, parachevé par la publication d’une thèse Jeunes Chercheurs entrepreneurs intitulée « nanoparticules d’oxydes de fer et nanotubes de titanate pour l’imagerie multimodale et à destination de la thérapie anticancéreuse ». Il a également un Master en administration des entreprises. Au cours de sa thèse (2010-2015), il réfléchit à l’idée de créer une structure à même de proposer des nanoparticules fonctionnalisées. Il rencontre Richard Decréau, Maître de conférences de l’Institut de Chimie moléculaire de l’université de Bourgogne et tous deux décident d’associer leurs compétences pour monter un projet d’entreprise, avec le soutien de la SATT SAYENS de Dijon (16 mois de maturation), puis au sein de DECA-BFC (Bourgogne-Franche-Comté), qui incube dès mars 2019 le projet pendant 24 mois. En décembre 2019, le projet est lauréat du prix i-PhD, et en novembre 2020, la société SON est créée à Dijon.

En mars 2021, les jeunes entrepreneurs ont obtenu la labellisation Deep Tech par BPI France et ont bénéficié de 4 plans de relance sur différents aspects de leur technologie pendant la crise Covid. La même année, Chloé Gervasoni, ingénieure d’étude issue de Polytech Dijon (ex-ESIREM), rejoint l’entreprise en tant que première employée. Spécialisée en Chimie inorganique et dans les nanoparticules multifonctionnalisées et responsable de production, elle participe au développement des « nanoscavengers » SON (molécules piégeuses, voir ci-dessous).

La jeune start-up a aussi été lauréate du concours i-Lab en juillet 2023 et bénéficie de l’agréement Crédit Impôt Recherche jusqu’à fin 2026. Une levée de fonds devrait être finalisée en fin d’année 2024.

Un catalogue diversifié

L’entreprise SON est donc spécialisée dans le développement de procédés de synthèse pour la production de nano-objets (nanoparticules, nanoparticules fonctionnalisées, bifonctionnelles et monofonctionnelles). Ses compétences en conception, en fabrication et en développement de nano-objets reproductibles, propres et hautement caractérisés, guident sa vision : il s’agit de fabriquer durablement les outils de demain.

La société dijonnaise concentre son expertise sur 5 applications : la catalyse, la dépollution des effluents, le stockage d’hydrogène, la nanomédecine et l’AgriTech.
Elle a breveté une famille de nanoparticules multifonctionnalisées, uniques au monde et capables d’être polyvalentes à toute petite échelle. Celles-ci sont vendues en suspension ou sous la forme de poudre sèche.

On trouve ainsi au catalogue de SON :

Les nanoparticules d’or (DECTECTSON) : de couleur rose, rouge ou bleue selon leur taille, ces nanoparticules sont utilisées par exemple dans les tests de grossesse (petite bande) ou dans d’autres tests dits Lateral Flow (Covid-19, grippe).
La société a inventé des « nano-fleurs » d’or qui vont pouvoir être utilisées pour le diagnostic, dans le but de caractériser ou d’analyser les molécules chimiques. Leur utilisation permet de déterminer en 2-3 minutes le type de cellules présentes, même à très faible quantité. Il est alors possible de détecter précocement la présence de pathogènes et donc des pathologies telles que cancers, maladie de Parkinson, maladie d’Alzheimer. L’équipe dijonnaise travaille à créer des tests adaptés et des bases de données de produits chimiques pour ces pathogènes.

Nanoparticules fonctionnalisées : il s’agit de greffer d’autres molécules en surface sur ces particules pour obtenir de nouvelles propriétés : des molécules aminées, des acides carboxyliques, des azotes… cette technique est courante en nanomédecine, pour « accrocher » un anticorps à une protéine par exemple.

Nanoparticules bifonctionnelles (greffage de deux types de molécules différentes à leur surface) et multifonctionnalisées : Il s’agit dans ce cas de greffer au moins deux fonctions à la surface (amine et acide carboxylique par exemple pour le bifonctionnel). Pionnière sur ces techniques, La société SON a déposé plusieurs brevets depuis 2018.
Prenons l’exemple du cancer du sein : il est possible de placer un anticorps sur la nanoparticule qui va cibler les cellules cancéreuses, et de l’associer à une molécule thérapeutique. La nanoparticule sert de « taxi » (vecteur cargo) jusqu’à la tumeur et l’agent anticancéreux détruit les cellules cancéreuses. Certaines nanoparticules peuvent être suivies en IRM grâce à l’oxyde de fer, il est ainsi possible de suivre par imagerie le ciblage et la thérapie en même temps. L’objectif est que les effets des molécules soient multiples : ciblage, thérapie, imagerie…
En collaboration avec le centre régional de Lutte Contre Le Cancer Georges-François Leclerc (CGFL de Dijon), l’équipe a également travaillé à la conception d’un traitement contre le glioblastome du cerveau, avec une molécule permettant de le cibler spécifiquement pour détruire les cellules cancéreuses.

Les Nanocatalyseurs : L’équipe SON a beaucoup travaillé sur les nanoparticules magnétiques, sur lesquelles on place des métaux précieux, et donc onéreux, platinoïdes tels le Rhodium, le Palladium, le Platine.
Actuellement, 100 % des platinoïdes sont importés par l’Union Européenne, en provenance de Russie, Chine et Afrique du Sud. L’objectif est de diminuer l’utilisation de ces métaux critiques pour la France et l’Europe. Ce sont des métaux stratégiques pour réindustrialiser la France. Ils sont utilisés dans le cadre de la fabrication de médicaments, de la transition écologique (production de dihydrogène) et du stockage d’énergie (batteries). Les particules étant magnétiques, elles sont récupérées en fin de réaction et peuvent être réutilisées au moins 10 fois dans un cycle catalytique. Dans cette optique, SON a créé SONCat, une nanoparticule d’oxyde de fer sur laquelle sont greffés, en petit nombre, des nanocatalyseurs, des nanoparticules de platine par exemple. Il est possible de récupérer les nanoparticules en mettant un aimant à travers la fiole contenant une solution. Cette dernière est alors purifiée grâce à ce système magnétique. Ensuite la solution est transformée en médicament par exemple. La récupération est facilitée et les nanocatalyseurs peuvent ainsi être réutilisés jusqu’à 10 fois dans un autre processus sans perte d’efficacité.

En dépollution, la société propose des nanoparticules d’oxyde de fer avec le même principe magnétique sur lesquelles sont placées des molécules piégeuses (scavengers ou EDTA), sortes de « petits bras » munis de pinces pour attraper des métaux résiduels (atome ou métal). Cette solution permet de récupérer jusqu’à 98% d’un métal dans un effluent (cuivre, rhodium, platine, palladium pour la pharmaceutique, mais aussi des métaux toxiques comme l’arsenic, le cadmium, le plomb…). Cela concerne l’industrie de l’eau, mais aussi la dépollution des rejets de mines et la purification des solutions en pharmacie.

Par ailleurs, SON a également une activité portant sur l’hydrogène avec une technologie qui permet de produire de l’hydrogène à partir de stockeurs solides, c’est-à-dire l’utilisation de molécules amine-boranes contenant 20 % en masse d’hydrogène et qui sont solides à l’état ambiant, ce qui facilite leur stockage, qui ne nécessite pas de grosses installations. En plaçant ces amine-boranes dans de l’eau avec des nanocatalyseurs, la production d’hydrogène se fait à la demande, à température ambiante et pression ambiante.
L’entreprise dijonnaise maîtrise la synthèse du SPIO (oxyde de fer superparamagnétique) et effectue déjà des cycles sur des réacteurs de 5 L avec un partenaire industriel en chimie fine.

L’offre de services

L’expertise de SON s’exprime également dans la sphère des services. L’entreprise propose par exemple d’aider à la création de nanomatériaux sur-mesure ou pour le greffage de molécules à la surface de nanoparticules. Elle aide ainsi de nombreuses startups à réaliser leurs « Preuve de Concept » (« POC »).

Elle intervient également dans la caractérisation des nanoparticules, pour aider les chercheurs et entreprises à mieux comprendre les réactions. Sa particularité est de proposer des nanoparticules hautement caractérisées et hautement reproductibles.

Les produits sur mesure (Custom) s’adressent aux start-up, aux grands groupes, mais aussi aux laboratoires publics, qui ont besoin de nanoparticules très spécifiques pour leurs applications dans l’industrie pharmaceutique, l’industrie de la chimie et de la chimie fine, le traitement des eaux, la métallurgie et l’électronique. Ces produits sur mesure sont réalisés dans le cadre de contrats de prestations ou de projets collaboratifs, à l’exemple du projet collaboratif QUPID pour le développement de tests de détection de la malaria, qui se termine fin 2024.

Un déménagement en juin et de nouvelles ambitions

SON est hébergée jusque-là par l’université de Bourgogne, qui les soutient depuis la création, tout comme Dijon Métropole et la Région Bourgogne Franche-Comté. Les 60 m2 de locaux comprennent notamment un laboratoire de 40 m2 dédié à la chimie. L’équipe a d’ailleurs développé une plateforme spécialisée pour tout ce qui concerne l’analyse de nanomatériaux :

- Analyse de surfaces (ex. ATG- Analyse Thermogravimétrique pour la détermination du taux de greffage à la surface du nanomatériau),
- Analyse de tailles (ex. DLS pour la mesure du diamètre hydrodynamique dans un liquide),
- Composition chimique (Fluorescence X, ICP, AE),
- Spectroscopie (IR, Infrarouge UV-Vis, Raman).

La société est également dotée d’un bureau d’étude pour concevoir les nanoparticules qu’elle produit en petites séries, après le prototype.

L’équipe SON comprend aujourd’hui une douzaine de personnes (chimie organique, biologie, physico-chimie). Le recrutement d’un commercial est actuellement en cours.

En juin 2024, la société SON déménagera dans ses propres locaux d’environ 250 m2, au sein de la pépinière d’entreprises AgrOnov, un pôle tourné vers l’agroécologie situé à Bretenière (21). Elle bénéficiera de 150 m2 de laboratoires neufs de production et de contrôle Qualité, dans l’objectif d’obtenir des certifications ISO et Cofrac. Cet agrandissement permettra à l’entreprise d’étoffer sa capacité de production (jusqu’à 5 kg/jour). Par ailleurs, l’achat d’un spectromètre de fluorescence X est prévu, afin de mieux déterminer la composition chimique des nanoparticules.

Animée par la volonté de participer à résoudre les grands défis de ce siècle, SON ambitionne de devenir leader mondial dans la production de nanomatériaux. La prochaine levée de fonds et son déménagement dans des locaux plus grands devraient permettre à l’entreprise dijonnaise d’étoffer encore son équipe (techniciens chimistes, docteurs pour la R&D, commerciaux et support). Convaincue du potentiel sans limite des nanoparticules, La société SON est ouverte à toutes les collaborations innovantes !

Contact :
SON SAS
Tél. : 03 80 39 61 16
Mail : contact@sonsas.com
www.sonsas.com

M. HASLÉ


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