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2022-03-28 

Augmentation du risque d’AVC ischémique associée à certains médicaments destinés à soulager les nausées et vomissements

Chaque année en France, 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Environ 80 % d’entre eux sont des infarctus cérébraux ou AVC ischémiques, liés à l’occlusion d’une artère cérébrale par un caillot sanguin. Des études ont montré que le risque d’AVC ischémique était augmenté par la prise d’antipsychotiques, médicaments aux propriétés antidopaminergiques[1] communément prescrits en psychiatrie. Des chercheurs et chercheuses de l’Inserm et de l’université de Bordeaux (Centre de recherche Bordeaux Population Health), et du CHU de Bordeaux, ont évalué le risque d’AVC ischémique associé à l’exposition à d’autres médicaments antidopaminergiques : les antiémétiques, des médicaments utilisés de façon très courante dans le traitement symptomatique des nausées et vomissements. Les résultats de cette étude, obtenus grâce à l’analyse des données nationales de remboursement de soins de l’Assurance Maladie, mettent en évidence une association entre la prise de ces médicaments et le risque de présenter un AVC ischémique. Ils sont publiés dans le British Medical Journal.

Depuis le début des années 2000, la prise des médicaments antipsychotiques indiqués en psychiatrie a été associée à un risque augmenté d’AVC ischémique. Ce risque a été démontré pour l’ensemble de ces médicaments à propriétés antidopaminergiques ; il augmente avec l’âge et l’existence d’une démence. Les mécanismes sous-jacents ne sont pas élucidés, l’action antidopaminergique est une hypothèse possible. Les antiémétiques -dompéridone, métoclopramide et métopimazine- utilisés dans le traitement symptomatique des nausées et vomissements d’origines diverses (gastro-entérite aigüe, migraine, contexte post-opératoire ou dans le cadre d’une chimio- ou radiothérapie) sont d’autres médicaments présentant cette propriété.

A ce jour, aucune étude n’avait été publiée évaluant le risque d’AVC ischémique associé à une exposition aux antiémétiques antidopaminergiques. Ces médicaments sont pourtant utilisés de façon très courante : en 2017 en France, plus de 4 millions de personnes avaient eu au moins un remboursement de métopimazine, le plus utilisé d’entre eux.

Communiqué de presse


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