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2022-10-27 
Université de Corse - CNRS : un projet scientifique pour sauver les anges de mer

Le laboratoire Stella Mare (Université de Corse - CNRS) et le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de Corse mènent des études approfondies autour de cette espèce protégée et menacée d’extinction. Objectif : mieux connaître les anges de mer pour améliorer sa conservation dans le milieu naturel.
          
C’est un poisson cartilagineux, au corps plat et tacheté, devenu extrêmement rare dans les eaux de la Méditerranée. Son nom ? L’ange de mer commun ou Squatina squatina. Communément appelée « requin ange », cette espèce benthique aux nageoires très larges est inscrite sur la liste des espèces protégées de la Convention de Berne depuis 1979 mais sa pêche n’est réellement réglementée dans les eaux européennes que depuis 2009. Considérée comme l’une des cent espèces les plus menacées au monde, elle a fait l’objet d’un classement en « danger critique d’extinction » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

La destruction des habitats côtiers, la surpêche et l'urbanisation du littoral ont conduit l’ange de mer au bord de la disparition. Depuis fin 2021, ce poisson autrefois consommé et abondant dans les eaux côtières est au centre d’un projet de recherche, baptisé Corsic’Ange, conduit par le laboratoire Stella Mare (Université de Corse – CNRS) et financé par les Fonds européens pour les affaires maritimes et la pêche, au titre de la protection de la biodiversité et des écosystèmes marins. Son ambition : mieux connaître l’ange de mer pour améliorer sa conservation, dans le droit fil de la démarche internationale initiée par l’Angel Shark Conservation Network. « En raison de pressions anthropiques moins fortes et d’une pêche moins impactante, la Corse reste l’une des dernières zones de Méditerranée où cette espèce subsiste, explique Eric Durieux, enseignant-chercheur en écologie halieutique et responsable de ce projet au sein du laboratoire Stella Mare. Cette situation nous donne donc la possibilité de l’étudier pour contribuer concrètement à sa protection et, à terme, à la restauration de ses populations. »

Ce projet implique un autre partenaire essentiel : le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de Corse (CRPMEMC), représentant des pêcheurs de l’île. Derniers observateurs réguliers de l'espèce dans les eaux insulaires, ceux-ci sont en effet les seuls à détenir une connaissance empirique de l'exploitation passée de l'espèce et de l'évolution de ses populations. Sous l’égide d’Eric Durieux et de Caroline Bousquet, ingénieure d’études sur ce projet, Stella Mare a positionné les pêcheurs comme une pièce maîtresse du dispositif. À travers notamment des questionnaires et le marquage d’individus à l’occasion de captures accidentelles, ces professionnels renseignent les scientifiques sur cette espèce emblématique.
L’objectif est d’acquérir des connaissances sur les zones de nurserie, de reproduction, de migration, ainsi que sur le territoire vital des anges de mer au large des côtes corses. Au total, une quarantaine d’individus capturés et relâchés par les pêcheurs vont être équipés d’émetteurs permettant d’étudier leur comportement dans le milieu à travers un       réseau de récepteurs disposés sur la côte orientale de l’île. « L’ensemble de la profession est impliqué dans ce projet afin de maintenir dans nos eaux cette espèce à forte valeur patrimoniale, souligne Jessica Dijoux, directrice du CRPMEM. Son observation est difficile et la Corse demeure l’un de ses derniers refuges, et cela grâce à notre pêcherie artisanale et ancestrale. »

Communiqué de presse en PDF
 
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A propos de l’Università di Corsica Pasquale Paoli
Fondée en 1765 et rouverte en 1981, l’Università di Corsica Pasquale Paoli est aujourd’hui une structure de formation et de recherche résolument ancrée dans son territoire, en prise directe avec les grandes problématiques locales et internationales. Pour ouvrir la voie de la réussite, de l’insertion et de l’émancipation à ses 5 000 étudiants, l’Université de Corse s’est dotée des moyens appropriés, en termes institutionnels, avec un accès à l’autonomie parmi les toutes premières universités ; en termes scientifiques, avec une politique de recherche déclinée en 8 projets structurants et labellisés par le CNRS ; et en termes éducatifs, avec 130 diplômes répartis en 4 grands domaines fondamentaux, qui incluent des formations professionnalisantes et des enseignements de pointe comme une première année de santé, ou une Ecole d’ingénieurs. Ces orientations stratégiques répondent à une volonté de faire fructifier les compétences acquises depuis près de 40 ans. C’est pourquoi l’impact territorial de l’Université de Corse est indissociable de sa lisibilité internationale, marquée par notre participation active à des réseaux de partenaires mondiaux : notre Université fait partie de l’Association de Recherche et de Coopération Euro-Méditerranée (avec Sorbonne Université, l'Université Côte d'Azur, l'Université de Toulon et les Universités de Gênes, Turin et Pise) ; elle a fondé le Réseau d’Excellence des Territoires Insulaires (RETI) qui rassemble aujourd’hui 28 universités insulaires dans le monde.


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