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2022-12-13 

La Médiathèque Culturelle de la Corse et des Corses, une vitrine des savoirs

Fruit d’un travail de recherche, de collecte et de numérisation des savoirs insulaires, la M3C de l’Université de Corse et du CNRS offre une large banque de données à la communauté universitaire et au grand public. Sa mission :  produire et diffuser des savoirs scientifiques et culturels, tant bien au sein des acteurs du monde universitaire que de la société civile.
                
C’est une immense banque de données composée d’articles, d’ouvrages, de manuscrits, d’images, de musiques, d’enregistrements et autres documents, qui reconstitue peu à peu un patrimoine insulaire fragmenté et éparpillé. Avec plus de 43 000 documents, 33 collections patrimoniales et 18 expositions virtuelles, la Médiathèque Culturelle de la Corse et des Corses (M3C) de l’Université de Corse et du CNRS offre un large panel de ressources ayant trait à la connaissance de l’île. La genèse de sa création remonte à 2008. L’ouverture à Corte du laboratoire « Lieux, Identités, eSpaces, Activités » (Université de Corse/CNRS), seul laboratoire de Corse dédié à la recherche en Sciences Humaines et Sociales, nécessite parmi ses grandes lignes d’action que se mette en place une stratégie fondée sur les nouvelles technologies du numérique appliquées au domaine corse, en même temps que se pose la question de bâtir un centre d’archives documentaires traditionnel consacré au corse et plus globalement aux langues et aux littératures dites minorées.

Tous deux viendraient suppléer à une fonction scientifique, à une formation par la recherche et à une politique de restitution des connaissances auprès de la société civile, capables de favoriser le développement du territoire par la production et la démocratisation des savoirs. Alors initié et portée par le professeur Dominique Verdoni, c’est ainsi qu’est posé le socle conceptuel de la M3C.

Cette plateforme numérique de science ouverte financée par la Collectivité de Corse, l’État et l’Europe, a pour objectif de reconstituer les connaissances culturelles et les savoirs scientifiques en vue de les diffuser gratuitement au plus grand nombre. « Cette banque de données constitue avant tout la vitrine digitale des productions scientifiques du laboratoire LISA, explique Christophe Luzi, ingénieur de recherche HDR au CNRS et responsable scientifique de la M3C. Ce projet transversal a pour objectif de participer au rayonnement de ces savoirs avec un spectre très large et dans une logique de médiation scientifique. » Fruit d’un patient travail de collecte, d’inventaire et de numérisation des connaissances, la M3C s’inscrit dans une dimension pluridisciplinaire rassemblant notamment les sciences de l’éducation, la littérature, l’histoire, la linguistique, l’anthropologie, la sociologie, ou encore l’archéologie. De solides partenariats institutionnels avec des acteurs majeurs comme l’Institut National de l’Audiovisuel (INA), le Ministère de la Culture, L’UNESCO, le programme EMAN de l’UMR THALIM (Université Sorbonne Nouvelle/ENS/CNRS), ainsi que de multiples instituts de recherche, ont permis à la M3C d’effectuer l’inventaire du fonds corse existant au sein d’archives nationales et internationales.

Parmi les documents emblématiques en accès libre figurent par exemple La Istoria di Corsica d’Anton Pietro Filippini, publiée en 1594, des correspondances manuscrites de Pasquale Paoli, datées du XVIIIe siècle, ou les cours manuscrits en latin de la première Université de Corse, en 1765. Face aux écueils de l’émiettement des sources sur la Corse, de la confidentialité ou de la conservation précaire de certains documents, la M3C s’inscrit en effet dans un processus de patrimonialisation visant à préserver ces savoirs en s’appuyant sur l’outil numérique, pour mieux les transmettre, y compris à travers une programmation événementielle riche et variée. « La Médiathèque est aussi un espace collaboratif qui permet à chacun de contribuer à l’enrichissement du fonds et des études sur la Corse, souligne Christophe Luzi. Chacun peut soumettre pour dépôt ses documents. Notre objectif est de constituer un véritable écosystème participatif autour de la connaissance, en impliquant la société civile dans ce projet pour le faire vivre. »

Dans cet esprit, le laboratoire LISA s’est doté dès son ouverture, d’un service dédié à la numérisation documentaire afin de conserver et reconstruire cet héritage culturel et patrimonial, parfois épars, pour mieux le valoriser. D’autres équipements, dédiés à la diffusion des savoirs, ont également été déployés de sorte que la M3C déploie en plus de sa plateforme numérique trois autres volets : une salle de consultation documentaire riche de plusieurs milliers de documents, une salle de numérisation et une salle d’immersion virtuelle moderne dont bénéficie la communauté des enseignants-chercheurs et des étudiants. « La M3C demeure par essence un outil en perpétuelle évolution, considère Christophe Luzi. Il témoigne, en outre, d’un ancrage social de la recherche à l’Université de Corse et d’une volonté de favoriser le développement du territoire insulaire par la démocratisation des savoirs. »
 
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A propos de l’Università di Corsica Pasquale Paoli - www.universita.corsica
Fondée en 1765 et rouverte en 1981, l’Università di Corsica Pasquale Paoli est aujourd’hui une structure de formation et de recherche résolument ancrée dans son territoire, en prise directe avec les grandes problématiques locales et internationales. Pour ouvrir la voie de la réussite, de l’insertion et de l’émancipation à ses 5 000 étudiants, l’Université de Corse s’est dotée des moyens appropriés, en termes institutionnels, avec un accès à l’autonomie parmi les toutes premières universités ; en termes scientifiques, avec une politique de recherche déclinée en 8 projets structurants et labellisés par le CNRS ; et en termes éducatifs, avec plus de 100 diplômes répartis en 4 grands domaines fondamentaux, qui incluent des formations professionnalisantes et des enseignements de pointe comme une première année de santé, ou une Ecole d’ingénieurs. Ces orientations stratégiques répondent à une volonté de faire fructifier les compétences acquises depuis près de 40 ans. C’est pourquoi l’impact territorial de l’Université de Corse est indissociable de sa lisibilité internationale, marquée par notre participation active à des réseaux de partenaires mondiaux : notre Université fait partie de l’Association de Recherche et de Coopération Euro-Méditerranée (avec Sorbonne Université, l'Université Côte d'Azur, l'Université de Toulon et les Universités de Gênes, Turin et Pise) ; elle a fondé le Réseau d’Excellence des Territoires Insulaires (RETI) qui rassemble aujourd’hui 28 universités insulaires dans le monde.


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