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2023-06-29 

À la Roche-Cotard, les plus anciennes gravures de France identifiées sur les parois d’une grotte

Dans la grotte de la Roche-Cotard (Indre-et-Loire), des gravures pariétales1, réalisées avec les doigts, viennent d’être datées de plus de 57 000 ans, et remontent vraisemblablement à environ 75 000 ans. Réalisées par Néandertal, elles font de la Roche-Cotard la plus ancienne grotte ornée à gravures de France – et peut-être même d’Europe – connue à ce jour. Ces travaux interdisciplinaires impliquant tous les membres d’un projet collectif international de recherche, dont le laboratoire Archéologie et archéométrie (CNRS / Université Lumière Lyon 2), ont été publiés dans PLOS ONE le 21 juin 2023.

Mise au jour en 1846, la grotte de la Roche-Cotard est restée inaccessible jusqu’en 1912, date à laquelle le propriétaire du terrain sur lequel elle est située en a dégagé l’entrée colmatée, qu’il a présenté dans une note en 1913, illustrée de photos et d’un plan. En 1976, Jean-Claude Marquet, alors à l’Université de Dijon, y poursuit des fouilles. Mais c’est en 2008 qu’a repris véritablement le travail de recherche sur cette grotte, grâce à un projet pluridisciplinaire. Ce sont ces travaux qui ont permis de découvrir et de contextualiser les gravures, localisées sur une paroi de tuffeau2 d'une douzaine de mètres de longueur, couverte, dans sa partie supérieure, d'un mince film d'altération.

Ces tracés ont été majoritairement réalisés avec les doigts, soit par simple contact sur la surface du tuffeau altéré, soit par un déplacement du doigt. Ils représentent des motifs non figuratifs, certains plutôt simples comme des impacts de doigts entourant un grand fossile inclus dans la roche ou formant de longs tracés recouvrant une vaste surface, certains plus élaborés (voir annexe images).

Une étude expérimentale et des relevés précis selon les méthodes les plus performantes (photogrammétrie) ont permis de caractériser, de relever et de reproduire expérimentalement de tels tracés, de confirmer leur caractère humain et d’éliminer toute hypothèse de production fonctionnelle, naturelle, animale, géologique ou accidentelle les concernant. Ces mêmes études, combinées à l’analyse des traces d’altération et des différences colorimétriques, ont permis d’écarter la possibilité que ces tracés aient pu être réalisés après l’ouverture de la cavité en 1912. Ils sont donc bien antérieurs au XXème siècle.

Communiqué de presse


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