Retrouvez dans nos brèves les actualités liées aux laboratoires et aux acteurs du monde des sciences


 

2023-09-08 

Comment vivaient les femmes de la préhistoire ?

Comment vivaient les femmes de la préhistoire ? Andaine Seguin-Orlando est lauréate d’un financement européen pour éclaircir les inégalités de genre au Néolitihique et à l’Âge du bronze

 

Le Conseil européen de la recherche (ERC) vient de décerner une bourse Starting grant à Andaine Seguin-Orlando, maîtresse de conférences à l’université Toulouse III - Paul Sabatier et au Centre d’anthropobiologie et de génomique de Toulouse (CAGT, CNRS/UT3), pour son projet anthropYXX. Ce prestigieux financement de près de 1,5 millions d’euros sur 5 ans lui permettra d’appliquer les techniques de paléogénomique aux problématiques d’archéologie du genre, afin de mieux comprendre l’émergence des inégalités entre femmes et hommes durant la préhistoire.
 
En s’appuyant sur des analyses d’ADN ancien, combinées aux données archéologiques, anthropologiques et isotopiques, ce projet ambitionne de reconstruire la vie des femmes et des hommes du passé. L’objectif est d’appréhender dans quelle mesure les inégalités de genre ont pu façonner les sociétés pré et protohistoriques. Dans les sociétés contemporaines, les inégalités entre individus peuvent être mesurées par de nombreux indicateurs économiques, par les niveaux d’éducation ou encore par l’état de santé.
 
Ces marqueurs ne sont pas directement accessibles pour les humains du passé. De même, contrairement au sexe chromosomique qui peut être relativement simple à identifier au laboratoire, le genre d’un individu en tant qu’expression d’une norme sociale peut nous échapper. Le projet anthropYXX vise à exploiter tout le potentiel des dernières innovations en paléogénomique, autant sur la paillasse des laboratoires que lors des analyses bioinformatiques, pour enrichir la panoplie des outils au service de l’archéologie du genre.
 
Quel était le quotidien des femmes de la préhistoire, comment vivaient-elles ? Étaient-elles en moins bonne santé que les hommes ? Étaient-elles soumises à des niveaux de stress ou des carences particulières ? Se déplaçaient-elles davantage que les hommes ? Combien avaient-elles d’enfants et avec qui ? A partir de quel âge les enfants étaient-ils considérés différemment selon qu’ils soient de sexe masculin ou féminin ? Les transitions culturelles au cours de la préhistoire ont-elles exacerbé ou au contraire atténué les inégalités de genre ? Autant de questions, et bien davantage encore, que ce projet explorera.
 
Grâce à cette bourse, Andaine Seguin-Orlando pourra recruter 5 collaborateurs (étudiante ou étudiant en thèse, chercheuse ou chercheur contractuel post-doc et assistante ou assistant ingénieur) et analyser plusieurs centaines d’individus du passé. Ce projet pourra bénéficier des riches collaborations entre le Centre d’anthropobiologie et de génomique de Toulouse (CNRS/UT3), l’Inrap, les services régionaux de l’archéologie et différentes universités en France et à l’étranger.
 

Les bourses Starting Grant du Conseil Européen de la recherche ou European research council – ERC récompensent l’excellence scientifique et encouragent les jeunes chercheuses et chercheurs à mener des projets ambitieux et exploratoires, selon le principe du high risk / high gain. Le projet anthropYXX, porté par Andaine Seguin-Orlando (MCF UT3) est récompensé cette année, à hauteur de 1,5 millions d’euros.

Communiqué de presse


Partager cette brève :